La Mort à marée basse

Ma seule Étoile est morte, et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
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dimanche 22 décembre

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Roman - Policier

La Mort à marée basse

Énigme MAJ lundi 08 novembre 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Pieter Aspe
Dood Tij - 2000
Traduit du flamand (Belgique) par Emmanuèle Sandron, Marie Belina-Podgaetsky
Paris : Albin Michel, novembre 2010
304 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-2262-1860-5
Une enquête du commissaire Van In, 7

Actualités

  • 02/11 Édition: Parutions de la semaine - 2 novembre
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    En cette semaine peu chargée niveau alimentation des tables des libraires, signalons la parution de l'excellent Cold in Hand, du respectable John Harvey, dont il se murmure qu'une interview sera très bientôt en nos lignes. Catherine Diran (vous savez, la partie féminine de Lilicub, ceux qui faisaient des virées à deux en Italie) réapparait dans une toute nouvelle maison d'édition, Au-delà du raisonnable. Quant à l'éditeur Pascal Galodé, il continue sa ligne éditoriale précise et sûre ce coup-ci avec Sylvie Rouch et le pour l'instant inconnu Jean-François Pré. Le reste est à découvrir :

    Grand format
    La Mort à marée basse, de Pieter Aspe (Albin Michel)
    Meurtre au café de l'arbre-sec, de Michèle Barrière (Jean-Claude Lattès)
    Tant de secrets enfouis, de Mark Billingham (Le Masque)
    Nord, de Frederick Busch (Gallimard, "Du monde entier")
    L'Ictus de Simon, de Claude Carreax (Les Ardents)
    Les Larmes de diamant, de Deborah Crombie (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Demande à mon cœur, de Catherine Diran (Au-delà du raisonnable)
    Qui veut la peau de Nestor Boyaux ?, de Luc Doyelle (Laura Mare)
    Satan Lake, de Joanne Dryansky & Gerry Dryandsky (Actes sud, "Actes noirs)
    Cold in Hand, de John Harvey (Rivages, "Thriller")
    Les Fils de Ramsès, de Éric Meyer & Christine Kerdellant (Jean-Claude Lattès)
    Opération Lazarus, de Jean-François Pré (Pascal Galodé)
    Le Marchand de sable va passer, de Andrew Piper (L'Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Décembre blanc, de Sylvie Rouch (Pascal Galodé)

    Poche
    Nickel chrome, de Hervé Claude (Babel, "Babel noir")
    La Demoiselle aux lumas, de Louis Dubost (Geste, "Le Geste noir")
    Un vide à la place du cœur, de Alicia Giménez Bartlett (Rivages, "Noir")
    À cheval sur une tombe, de Bill James (Rivages, "Noir")
    Australia Underground, de Andrew McGahan (Babel, "Babel noir")
    Liens : Nickel chrome |Cold in Hand |Nord |Pieter Aspe |Michèle Barrière |Hervé Claude |Deborah Crombie |Alicia Giménez Bartlett |Michael Harvey |Sylvie Rouch |Frederick Busch

Ce qu'il faut savoir sur la série

Pieter Aspe a signé, en 2008, la vingt-deuxième aventure du commissaire Van In. Ce personnage, iconoclaste, à l’humour caustique, avec ses désillusions et ses blessures, est le flic imparfait que ses faiblesses assumées à défaut d’être reconnues, rendent attachant. Les enquêtes qu’il mène dans Bruges et sa région le font évoluer entre luttes politiques et d’influence, prises d’intérêts, guerre entre police municipale et gendarmerie, et approcher les lourds secrets confinés entre les murs séculaires.

Et Van In se confronte au viol...

Une femme, à la merci d'un monstre, doit subir régulièrement ses assauts. Dans Bruges, Miriam et Steven ont fêté les résultats aux examens de fin d'année. Alors que Steven, qui n'a pas eu de bons résultats doit rentrer, la jeune fille, passablement éméchée, poursuit la fête et entre dans un nouveau bar... C'est dans le branle-bas du déménagement de son service que Van In doit instruire une affaire de viol. Avec Guido Versavel, pour des raisons différentes, ils sont bouleversés par ce crime. Miriam, la victime, est la fille d'Antoon Dobbelaere, l'huissier qui possède la principale étude de la ville. Ce dernier arrive en vociférant et n'entend pas laisser sa fille entre les mains de la police. Van In, qui a noté que la jeune fille avait un mouvement de recul face à son père, doit céder, il n'y a pas de plainte. Cependant, il entend bien coincer le salopard de violeur pour gommer un souvenir vieux de trente-deux ans. Toutefois, les deux enquêteurs doivent se mobiliser sur une nouvelle affaire de meurtre. Un homme a été retrouvé sur la plage de Zeebrugge, enterré vivant dans le sable à marée basse. Mais l'affaire se corse quand Beekman, son supérieur, lui annonce qu'il va devoir collaborer avec le commissaire adjoint Eddy Bultinck de la Police Judiciaire. Miriam, brutalisée par son père, est hospitalisée. Malgré des marques de strangulation, elle évoque une chute et confirme à Van In, venu lui rendre visite, qu'elle ne veut pas porter plainte pour le viol. Antoon commence à paniquer. Le viol de sa fille, le mort de la plage sont des alertes. Il retrouve des membres du petit groupe impliqué dans des affaires frauduleuses et Van In poursuit ses investigations coûte que coûte...
Pieter Aspe reprend, dans cette nouvelle enquête de son commissaire fétiche, une thématique similaire à celle de ses romans précédents. Il stigmatise la bourgeoisie, l'affairisme, les hommes politiques véreux. Il les implique dans des affaires sordides, les mêle à des opérations relevant du banditisme. Ceux-ci, comme dans la réalité, font jouer toutes leurs relations, utilisent tous les moyens pour étouffer les affaires et échapper à la découverte de leurs malversations ou de leurs crimes. Van In, qui a tout du "Chevalier Blanc" n'entend pas laisser impunis de tels délits et s'emploie, avec les moyens légaux et d'autres moins... convenables, à traquer les coupables et les faire condamner. Mais Pieter Aspe ne fait pas spécialement de son héros un être exemplaire. Van In, après quelques essais de sa compagne pour l'amener à une vie plus saine, a retrouvé ses habitudes d'épicurien, fumant, mangeant et buvant, à chaque occasion, force boissons très alcoolisées. Il aime les jolies femmes et ne sait pas résister à des manœuvres de séduction malgré quelques conséquences cuisantes. Mais son créateur sait le rendre si humain, avec ses faiblesses, ses doutes, ses interrogations, ses révoltes, ses coups de gueule et son insubordination qu'on ne peut que l'apprécier.
L'auteur aborde, également, nombre de problématiques et de faits de sociétés. Il multiplie les annotations sociétales et familiales. Le viol, et ses conséquences, révolte son héros, au point d'en faire une affaire personnelle entre lui et le criminel. Il évoque ces souvenirs de situations peu glorieuses, ces sentiments de culpabilité qui reviennent en mémoire et occupent tout l'espace au point que : "... il aurait vendu son âme au diable pour revenir en arrière et trouver le courage d'intervenir". L'auteur lance, de temps à autre, une remarque acide sur les architectes et leur incompétence. Il fait de multiples réflexions sur le vieillissement et sa cohorte de défaites. Il cite Victor Hugo, fait référence à Edgar Poe et aborde les multiples soucis familiaux. Et Pieter Aspe maitrise si bien l'art du récit, le sens de l'intrigue que La Mort à marée basse se dévore d'une traite. Et on en redemande !

Citation

Titulaire de la principale étude d'huissier de la ville, Antoon Dobbelaere appartenait au carré des plus grosses légumes du fertile potager brugeois...

Rédacteur: Serge Perraud mardi 15 octobre 2013
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