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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Carine Bruy
Paris : First, septembre 2010
392 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-7540-1904-0
Coll. "Thriller"
Histoire de faux semblants
Ne vous trompez pas. Malgré un titre qui fleure bon la collection Harlequin, Bonne nuit, mon amour est bien un roman noir. Pas vraiment un thriller comme peut le laisser supposer le nom de l'éditeur, mais plutôt un roman en trois actes, axé sur le psychologique. Justine Dalvik, est l'héritière de Dalvik, empire de la confiserie suédoise. Dans le premier acte, on fait connaissance du personnage. En alternant présent et passé, l'auteur instaure chez le lecteur un sentiment d'empathie vis-à-vis de Justine. On découvre que cette femme de quarante-cinq ans, d'apparence posée, a traversé son enfance dans la peau d'une souffre-douleur. Orpheline de mère à l'âge de trois ans, elle est cocoonée par son père. Lorsque celui-ci s'absente, de façon très régulière pour raisons professionnelles, Flora, sa belle-mère la maltraite en l'insultant ou en la plongeant dans une grande cuve d'eau pour lui "laver" son entêtement. Les sévices infligés par ses camarades d'école, Berit et Jill, ne sont guère plus réjouissants. Aujourd'hui, Flora est dans un état végétatif dans une maison de retraite, et Berit vit une passe difficile entre ses problèmes conjugaux et professionnels. On se demande où l'auteur veut aller et ce qu'il va bien pouvoir se passer. Ce qu'on découvre dans les deuxième et troisième parties. Bonne nuit, mon amour est un roman tout en longueur. Preuve en est la première partie, présentation de l'existant et des personnages, qui en monopolise les deux tiers. La structure construite par Inger Frimansson peut se montrer déroutante. L'auteur ayant choisi de nous raconter une histoire, sans réelle intrigue, un peu comme si elle nous dressait la biographie de l'héroïne. On ne s'ennuie pas, mais on ne s'enflamme pas non plus. Une lecture agréable pour un roman qui a été récompensé par le prix du meilleur roman noir suédois. Un prix qui peut laisser sceptique si l'on considère que ce livre se situe dans la moyenne.
Citation
Elle emmenait parfois Justine à la cave pour lui donner une leçon : elle l'installait dans la cuve et allumait le feu. Jamais assez chaud pour la brûler, jamais à ce point.