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Auteur sous tension
Ramon Hill, auteur de trois romans et personnage central de 220 volts, peine sur l'écriture de son quatrième opus. Constatant ce passage à vide, sa femme prend les choses en mains et décide de l'accompagner dans le chalet familial pour qu'il puisse s'isoler et retrouver l'inspiration pour écrire, mais pas seulement : leur vie de couple, elle aussi, manque de jus et stagne dans une tiédeur insatisfaisante. En écriture, comme en amour, le courant ne passe plus pour Ramon Hill. Mais à la suite d'un accident domestique - Ramon Hill s'électrocute en bidouillant une prise –, l'ambiance va rapidement devenir électrique.
Comme il le fait souvent dans ses romans et nouvelles, Joseph Incardona glisse un hommage à ceux qui l'ont inspiré et nourri dans son travail d'auteur. Dans 220 volts, lorsque Ramon Hill cherche à dissimuler l'arme qu'il promène toujours avec lui, il le fait dans "trois livres creux [qu'il avait] fait fabriquer par un artisan, reliés en cuir et rangés sur les étagères de [sa] bibliothèque : Au dessous du Volcan (contenant le pistolet), Moby Dick (le chargeur), Tandis que j'agonise (les balles)." Faut-il y voir un signe que Ramon Hill pourrait être le double fictif de Joseph Incardona ? La double origine du nom pourrait le laisser penser aussi. 220 volts prend alors une autre couleur que le noir et apparaît comme un questionnement sur la place de l'écriture dans la vie de l'auteur. Qu'est-il prêt à sacrifier pour parvenir à servir sa discipline ? Mais celle-ci est-elle la seule motivation de son comportement ? 220 volts nous fait suivre la descente aux Enfers de Ramon Hill dans lesquels, pense-t-on, il finira par brûler. Mais rompant avec une tradition morale du noir, Joseph Incardona ménage une porte de sortie à son personnage. Qui pourra dire après cela que le crime ne paie pas ?
Nominations :
Calibre 47 2012
Citation
Il est toujours envisageable d'élargir le champ des possibles, de s'enfoncer davantage dans l'incommensurable noirceur.