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Inédit
Tout public
Traduit de l'afrikaans par Marin Dorst
Paris : Le Seuil, février 2012
724 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-105414-9
Coll. "Policiers"
La menace
À la trace, pavé de sept cent cinquante pages, est découpé en quatre "livres". Tout se passe en Afrique du Sud en 2009. Le personnage principal, est Milla Strachan (deux livres lui sont consacrés). Après vingt ans de vie conjugale ratée (mais vraiment ratée, un mari qui la maltraite, un fils adolescent qui marche largement sur les traces de son père), elle décide de fuir pour recommencer sa vie. Elle trouve du travail comme documentaliste à l'Agence Présidentielle de Renseignements. Cette dernière est sur les dents car, d'après leurs renseignements, le Comité Suprême, groupuscule islamiste, serait sur le point de faire "un gros coup". Entre la volonté de déjouer leurs plans et l'intérêt d'avoir une "belle" menace islamiste pour que l'Agence tienne sa place (les manigances politiques de sa patronne) l'affaire va être surexploitée – avec parfois un manque flagrant de réflexion dans le prisme d'observation. Cette affaire croisera la trace de Lemmer (rencontré dans Lemmer l'invisible) qui va se retrouver à accompagner la migration de deux Rhinocéros noirs (espèce en voie de disparition, sinon pourquoi besoin d'un garde du corps ?) entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Et croisera celle de Mat Joubert, reconverti en détective privé.
Au détour d'une phrase, un des protagonistes résume parfaitement le projet de ce livre ambitieux de Deon Meyer : "Ce sont des histoires pleines de sens, qui donnent à penser." L'homme, après une incursion dans le thriller musclé (13 heures, chez le même éditeur) revient à ce en quoi il excelle : l'étude de son pays. Avec un polar mêlant espionnage, trafics, réflexions sur le devenir de l'Afrique du Sud, courants sous-terrains... il brosse un tableau d'une parfaite acuité. Bien qu'épais et prenant le temps d'amener son intrigue (découpage), il réussit à mener parfaitement son histoire avec rythme et densité (en particulier le livre de Lemmer) même si la dernière partie est en demi-teinte. En effet, si elle conclue bien le roman, elle fait plus penser au début d'un livre avec la reconversion de Mat Joubert (changement de rythme assez frappant).
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45 |Alibis n°43
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2013
Citation
Le pisteur a souvent une idée préconçue de l'aspect d'un signe typique. Un préjugé le conduira donc à voir ce qu'il a envie de voir. Afin d'éviter de telles erreurs, il doit faire attention à ne pas prendre de décisions trop rapidement.