En attendant les vers

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Contenu

Roman - Policier

En attendant les vers

Social - Vengeance MAJ vendredi 20 avril 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Michaël Moslonka
Hem : Le Riffle, mars 2012
358 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-916225-12-8
Coll. "Riffle noir", 12

En vers et contre tout

Avec Bienvenue chez les ch'tis, la mode avait changé de camp, et il convenait de louer les splendeurs du Nord. Aussi, il peut apparaître étrange que ce soit une maison d'édition basée dans ces terres en haut sur la carte qui publie un texte "dépressif" comme celui-ci. Dans son roman En attendant les vers, Michaël Moslonka pose un personnage qui a trouvé le bonheur en quittant la région et qui, lorsqu'il revient, trouve une mort atroce. Dans le mêmez temps, son policier évoque l'idée de partir pour le Sud, pour le soleil. De fait, le roman alourdit l'atmosphère en la chargeant de mélancolie avec une intrigue qui puise ses racines dans les années 1980 où une bande de petits voyous s'est brûlé les ailes à la dure réalité. Tous sont partis vers des horizons divers en laissant en suspens une tragédie qui n'a jamais eu de résolution.

Aujourd'hui le retour de l'un d'eux et sa mort violente relance toute l'affaire. Face à eux, le lieutenant Amélie Laribi doit chercher les coupables de cette mort, mais son enquête est parasitée par les actions des membres eux-mêmes de la bande qui croient avoir trouvé en un vieux policier qui les détestait à l'époque le coupable idéal. Une enquête qui la dépasse d'autant qu'elle doit en même temps s'occuper de son ex-collègue. Ce collègue, David Blacke, (qui fut le personnage central de À minuit, les chiens cessent d'aboyer, premier volet des aventures de son lieutenant de police féminin) entame une dépression forte, noie dans une masse de verres la certitude qu'il a d'être mangé par d'autres vers. Suicidaire au dernier degré, il court au devant de la bande. Revenu de tout, il est prêt à être une victime expiatoire de qui cherchera un sacrifice à accomplir.

Sur fond de terrils, de personnages qui vivotent et multiplient les petits trafics, de scènes de violence dans des usines désaffectées, un groupe de loubards menés par un prêtre citant les Évangiles et affublé d'un masque des Béruriers noirs, En attendant les vers dissèque la noirceur, montre des personnages coincés entre le dérisoire et le tragique.
Michaël Moslonka est un funambule qui trace un chemin sur une corde raide évitant la surcharge du désespoir nordiste, soulignant sans trop démontrer ni accumuler, indiquant l'humanité de ses personnages par un geste tendre, au détour d'une action, par un rayon de soleil, par un amour passé qui aurait pu, mais...

Citation

La face de clown du ver se déchire et glisse, flasque et dégoulinante, tandis que son museau chitineux explose tel un fruit pourri.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 17 avril 2012
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