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Inédit
Tout public
Marseille : L'Écailler du Sud, février 2008
176 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-3529-9023-9
Coll. "L'Atinoir"
Chronique
Fin de l'été 1899. Au lendemain de la grâce d'Alfred Dreyfus, le fort Chabrol tombe et de violentes échauffourées éclatent aux alentours entre nationalistes et anarchistes. Le petit peuple se sent plus concerné par des faits divers troublants : des jeunes femmes sont piquées à la cuisse dans les tramways, au gré des cohues et des confusions des heures d'affluence. L'une des victimes finit par décéder mystérieusement et les anarchistes, cibles idéales, sont alors montrés du doigt. Qui a bien pu monter ce coup et dans quel but ? L'enquête sera menée par deux vieillards désenchantés : Nino l'anarchiste et Oscar le poète irlandais, Oscar Wilde bien entendu, qui rêve surtout de faire sauter la Tour Eiffel, "parce qu'elle est affreuse, tout bonnement, et qu'elle défigure Paris".
Ce premier roman sympathique parlera à tous les amoureux de Paris et de la Belle Époque – dans toutes leurs ambiguïtés respectives. L'intrigue rebondit souvent de quartier en quartier et les rebondissements sont légion. Certes, l'auteur en fait parfois trop : les dialogues sont truffés de divers argots de façon trop systématique pour être réellement crédible ; les personnages sont hauts en couleurs au point d'en être parfois caricaturaux, tel ce policier passionné de course automobile ; et l'on passera quelques traits d'esprit un tantinet tirés par les cheveux. Une seule véritable petite déception : l'intrigue devient quelque peu confuse sur la fin et l'identité du coupable n'est pas une grande surprise. Mais l'enquête est suffisamment prenante pour que le lecteur pardonne ce manichéisme un peu facile, qui oppose les gentils anarchistes aux vilains fascistes, le tout arbitré par des policiers forcément ridicules. Après tout, y compris et surtout dans ses outrances, Le Linceul du vieux monde est un bel hommage aux romans-feuilletons de l'époque.
Citation
La société sait où sont les dangers qu'elle doit le plus cruellement réprimer. La civilisation n'aime pas les terroristes, qui la font reculer, mais elle abhorre encore plus les poètes, qui la font progresser.