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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Marie Ploux, Catherine Cheval
Paris : Fayard, octobre 2012
356 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-213-66299-2
Coll. "Noir"
Tirer le diable par les couilles
La littérature policière - le roman noir -, c'est la confrontation avec le mal, voire le Mal, et Ken Bruen avec Le Démon a décidé d'aller jusqu'au bout de la logique. Son privé, Jack Taylor, est en lui-même un personnage dont les addictions et la vie sont les bases d'une vision alternée de la réalité. Carburant au xanax et aux alcools divers, taraudé par le catholicisme et ses ravages, Jack Taylor a un rapport étrange avec le monde. Dans une enquête précédente, il avait coincé un jeune homme qui sans grande raison avait décidé de devenir tueur en série spécialisé dans les cygnes. Jack Taylor avait mis fin à sa carrière sans savoir que le Diable en personne (car le diable se niche dans les détails) suivait avec soin la destruction des palmipèdes ! En tout cas, Kurt (ou Karl) vient sur Terre et a décidé de pourrir la vie de Taylor...
Au fil d'une narration cahin-caha, le détective croise des gens qui deviennent ses amis et meurent dans d'atroces souffrances. L'angoisse augmente lorsque Jack Taylor se rend compte que le diable est en train d'entrer en affaire avec sa meilleurs amie, une policière. Il est alors temps de croire aux forces maléfiques. Tout le talent de Ken Bruen éclate encore ici en plein : descriptions savoureuses de la vie quotidienne en Irlande, création du fantastique par de minuscules détails qui deviennent angoissants dans leur banalité même comme un cierge noir ou une photo floue. Un détail ? Jack Taylor décide de régler le problème avec Kurt en le flinguant, mais histoire de le punir, il veut en premier lui tirer dans les parties. Comme il pense avoir quand même affaire au Diable, il commence par scier ses balles, comme on le ferait pour un vampire. Sait-on jamais ?!
L'humour constant, le cynisme, le sens de la répartie et les listes qui parsèment le livre sont autant de repères d'une œuvre particulière, comme autant de chapitres de la vie de Jack Taylor, fonctionnant de plus en plus à l'épure, resserrant chaque roman comme l'uppercut supplémentaire qui envoie de nouveau le lecteur au tapis. Un lecteur groggy et cependant heureux.
Citation
Il était l'ange de la Lumière. Et il pensait que l'homme avait déconné grave. Et donc, comme un bon flic, il a fait son enquête et porté les résultats au Seigneur.