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Inédit
Tout public
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Gallimard, octobre 2013
414 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-013815-9
Coll. "Série noire"
Pressentiment... pas très heureux
Le début de livre, situé en 1993-1995, nous montre un certain Hrafn Grímsson causant, par son inadvertance, la mort du capitaine d'un bateau (coulé volontairement, par ces temps de crise, pour toucher l'assurance), puis ayant un accident avec María, la fille de ce même capitaine, qui tombe à l'eau. Il est ensuite humilié par celle-ci et son nouveau copain, Símon Örn Rekoja, et rate même son suicide. Le parfait antihéros, quoi. Mais nous le retrouvons en 2008, à Reykjavík, dans la peau d'un flic, sur la piste de ce même Símon et d'un gros trafic de cocaïne avec la Colombie, dans lequel María est impliquée, mais il ne réussit (après avoir encore causé un décès, cette fois d'un jeune accidenté de la route, en voulant le sauver), qu'à prendre un coup de couteau dans le ventre, suite à un piège stupide dans lequel il est tombé. Sa femme est tellement choquée qu'elle fait une grave fausse couche qui l'empêchera à jamais d'avoir un enfant. Écœuré, il démissionne et nous le retrouvons en 2009, de nouveau dans les fjords de l'Ouest, en train de tenter de remettre en état de marche un vieux rafiot de pêche. Il est en proie à d'affreux cauchemars qui, soudain, lui donnent la solution de l'énigme impliquant Símon et María. Il comprend tout ! Et entreprend de jouer les justiciers, monté sur son destrier. Nous voilà dans une (mauvaise) série policière américaine passant en prime time, y compris les violons célestes sur le mot fin.
Noir c'est noir, comme la série du même nom. On peut pourtant se demander si ce livre y est bien à sa place. Car ça philosophe dur, à certains moments, et toutes ces idées sur les pressentiments et les présences invisibles senties sont un peu loin des Peter Cheyney et autres de la grande époque. Mais il est vrai qu'il n'est plus très facile, avec tout ce qui s'écrit et se traduit, d'écrire un polar original et convaincant. On est loin, en tout cas de Noir Océan (2010), qui n'était d'ailleurs pas vraiment un polar non plus. Mais le bon Dieu y reconnaîtra les siens.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2014
Citation
Alors n'essaie pas de me convaincre que ma pauvre petite existence ait un but, n'essaie pas de me persuader qu'un Dieu infiniment bon veille sur moi. Tout cela n'est rien. Nada.