Contenu
Poche
Inédit
Tout public
336 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-06281-9
Coll. "Grands détectives", 4779
Les Enquêtes de Barthélémy et Ysabellis, 6
Ce qu'il faut savoir sur la série
Barthélemy Mazeirac est paysan et sergent de la justice du sire de Randon, dans le décor âpre du Gévaudan, des années 1360. Sa première enquête l'a lancé sur les traces d’un voleur et assassin d’un collecteur d’impôts (Les Deniers du Gévaudan). Cela suffit à le faire remarquer de son seigneur. Celui-ci lui confie alors des affaires qui, peu à peu évoluent vers des missions plus diplomatiques pour le maintien de la paix sur les terres de Randon. Il est secondé par Ysabellis, la guérisseuse du village qui devient son épouse.
Dans un cadre restitué avec une remarquable précision quant aux détails de la vie quotidienne, de la vie sociale, de la justice, Lætitia Bourgeois concocte des intrigues ciselées, en lien direct avec l’esprit de cette époque. Elle fait traverser ses histoires de personnages emblématiques de cette période et en dresse un portrait avec justesse et pertinence.
Sait-on jamais où mènent des recherches ?
Face aux épidémies, l'humanité est souvent désarmée. Sa réaction tardive laisse le temps à la Camarde de faire des ravages. C'est un des thèmes retenus par Laetitia Bourgeois pour le sixième opus de sa série, un superbe roman.
Barthélémy, tout nouveau Bayle de mandement par la grâce du sire de Randon, son seigneur, est sollicité par Baruch, un vieux Juif. Celui-ci veut retrouver sa fille, Elisheva. Parce qu'elle était malade, il l'avait laissée aux bons soins de Margotte, sa nourrice, il y a quarante ans, quand il a été expulsé de la région.
Ysabellis, enceinte, est confrontée à une épidémie inconnue qui fait craindre le retour de la Grande Peste.
À Châteauneuf, alors que la foire bat son plein, Barthélemy se renseigne, entend les plaintes des uns et des autres : une maladie mortelle, des saucisses fumées qui réapparaissent alors qu'elles ont disparu de la région, la peur des Juifs de retour depuis peu... Il recherche des vieilles personnes ayant souvenir de Margotte et d'Elisheva. Mais, les témoignages restent vagues, incertains jusqu'à ce qu'il rencontre une matrone qui lui donne un début de piste.
L'épidémie a gagné Châteauneuf et Barthélémy fait demander à Ysabellis de venir aider le médecin local.
C'est elle qui est appelée par le neveu de Baruch quand celui-ci est trouvé gravement blessé près de chez lui. Elle ne peut, cependant, rien faire pour le sauver.
C'est au Puy que Margotte et Elisheva ont été vues pour la dernière fois. Le sire de Randon ordonne à Barthélémy d'enquêter sur le trafic de viande et d'abandonner les recherches sur la fille. Or, les morts se multiplient et la population cherche des exutoires à sa peur...
Avec La Fille de Baruch, Laetitia Bourgeois propose la sixième affaire de ses singuliers enquêteurs, au cœur du XIVe siècle, dans le Gévaudan et le Velay. Elle porte son attention sur la pratique de la médecine face à une épidémie nouvelle, sachant que le traumatisme causé par la peste de 1348 (l'action se déroule en 1365) n'est pas effacé.
La contrebande, née de la propension de l'être humain à payer le moins cher possible ce dont il a besoin, ou ce qu'il convoite, sert également à nourrir son intrigue. Elle utilise aussi la volonté pour des individus, de gagner des sommes plus conséquentes que celles acquises par le seul travail manuel, qui n'est, certes pas, le moyen de faire fortune.
Elle introduit, parallèlement, la situation des Juifs, une population soumise à une pression tant politique que religieuse et qui, pour diverses raisons avait souvent à choisir entre conversion et exil.
Avec ces éléments, Laetitia Bourgeois tisse un récit remarquable et construit une intrigue menée avec maestria. Sa parfaite connaissance de cette époque, de l'histoire de cette région, lui permet de s'affranchir de la lourdeur d'une documentation mal digérée et d'offrir un récit d'une grande qualité. Celui-ci est servi par une écriture sensible, par une narration fluide et des dialogues authentiques.
Son talent de conteuse s'affirme de livre en livre. Elle maîtrise l'art du dialogue, la mise en situation de ses personnages et, surtout, sait susciter une tension, maintenir un suspense jusqu'à son terme. De plus, elle termine ce roman par un final digne des meilleurs thrillers.
On en parle : La Tête en noir n°167
Citation
C'était stupide. On ne soigne pas les pesteux. Ils meurent ou guérissent à la grâce de Dieu. Est-ce que je dois comprendre que vous avez jeté un vernis de connaissances médicales sur un fatras de superstitions ?