Au-dessus des horizons verticaux : roman policier mais pas que...

Les couleurs de l'image étaient un peu trop contrastées et l'éclairage artificiel donnait à la pâleur de porcelaine de son visage une teinte blafarde qui ne lui rendait pas justice, mais qui faisait ressortir ses yeux et ses lèvres comme ceux des acteurs de théâtre kabuki.
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Roman - Policier

Au-dessus des horizons verticaux : roman policier mais pas que...

Tueur en série - Tueur à gages MAJ vendredi 25 mars 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Olivier Maurel
Paris : Lajouanie, septembre 2015
298 p. ; 19 x 14 cm
ISBN 978-2-37047-062-1

Le monstre du placard

Quand on est le premier flic de France, on s'attire fatalement des ennemis. Des ennemis qui ne se contentent pas de mettre du sel dans vot' café quand vous avez le dos tourné. Pour preuve, le dernier en date qu'ait rencontré Zac Bechler (commandant à la Crim'), n'a rien trouvé de mieux à faire que de lui flinguer son adjoint et de lui enlever sa fille, Lucie, pour la torturer et la violer. Maintenant, quand la gamine ouvre les yeux sur son lit d'hôpital et qu'elle voit son père, elle l'appelle "monsieur". Autant vous dire que ça marque son homme ! Surtout que quand il avait dix ans, Bechler a déjà connu un drame : il s'est réveillé un matin pour découvrir que son père avait mis trois balles dans la tête de sa mère, étouffé sa sœur avec son oreiller et s'était suicidé. Tout ce qu'il faut pour devenir une douleur sur pattes, une plaie ouverte et vive, qu'il essaie d'ailleurs d'oublier avec toutes les bouteilles d'alcool qui lui tombent sous la main. L'explication du geste de son père, Bechler, tout grand flic qu'il est, ne l'a pas. Ça le poursuit. C'est une énigme. Comme le sont la raison pour laquelle il a été épargné par la folie meurtrière de son paternel et le message laconique que celui-ci a laissé : "J'accepte le châtiment qui m'a conduit au-dessus des horizons verticaux." Et comme un emmerdement n'arrive jamais seul, Bechler et son nouveau binôme, le sieur Franck Thibault, sont choisis pour mener une enquête sur une série de suicides plutôt louches. En effet, les victimes ne sont ni plus ni moins que des tueurs à gages connus et reconnus. Ils se mutilent et se font sauter le caisson. Et la seule explication qu'ils donnent à leurs gestes c'est un message qui résonne salement dans les souvenirs de Bechler : "J'accepte le châtiment qui m'a conduit au-dessus des horizons verticaux." Dément, non ?
Un titre mystérieusement excitant digne des grandes heures de Chapeau melon et bottes de cuir (période Emma Peel, oui), un héros qui serait le résultat d'une procréation entre le commissaire Letellier de Peur sur la ville et Louis Schneider de MR73 (mais que ni Belmondo ni Auteuil n'auraient pu incarner), une action quasiment constante, un récit mené tambour battant, une surenchère de violence comme on en trouve parfois dans les San-Antonio quand Frédéric Dard laisse son angoisse de la noirceur de l'âme humaine prendre le dessus sur son goût pour la gaudriole (je pense au serial killer de Du bois dont on fait les pipes ou à certains hors séries), une présence intelligente de l'actualité, une vision, à mon avis, assez juste du fanatisme religieux, une connaissance réelle du monde policier en général et de l'univers carcéral en particulier (avec toute une partie sur une mutinerie dans une prison marocaine qui est remarquable. Et qui fait aussi bien froid dans le dos), et une envie flatteuse de nous en mettre plein la vue, sont les ingrédients du nouveau polar d'Olivier Maurel.
L'auteur évolue dans un milieu qu'il connaît, puisque après avoir exercé la fonction de directeur de prison (Poissy entre autre), il est aujourd'hui sous-préfet à Cognac (ce qui ne veut pas dire qu'il boit moins que le préfet), qui le fascine et dont il se sert pour nourrir son imaginaire. C'est un homme qui a vécu et vu des choses assez fortes. Je crois, car je ne l'ai pas lu, qu'on en apprend quelques unes dans son premier ouvrage Le Taulier : confession d'un directeur de prison. Bien que je l'aie parfois trouvé un peu too much (un nombre de péripéties tel qu'à côté l'existence de Rémi sans famille c'est une semaine de vacances à Saint-Maurice... Non, je ne me suis pas trompé, j'ai bien dit Saint-Maurice dans le Val-de-Marne et pas l'Île Maurice. Il s'agit de Rémi sans famille quand même, faut pas déconner non plus ! Et aussi une tendance actuelle, mais qui ne concerne pas que ce roman, à toujours vouloir que les flics fassent des traits d'humour quand ils discutent entre eux. Même quand l'heure est grave, qu'il faut agir vite, ils prennent le temps de sortir une vanne ! À la longue c'est un peu lourd... comme moi avec mes parenthèses !), Au-dessus des horizons verticaux est un roman que je conseille car il ravira les amateurs de polar haletant.

Citation

Bechler, malgré son engagement dans la police, n'avait jamais pu se débarrasser de ses pulsions de meurtre, il devait s'accommoder de ce jeu macabre. C'est Lucie qui lui faisait apprécier la vie, personne d'autre.

Rédacteur: François Legay vendredi 25 mars 2016
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