Contenu
Poche
Inédit
Tout public
280 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 979-10-92100-77-8
Coll. "L'Embaumeur", 11
Si tu ne viens pas à Mandoline...
Luc Mandoline dit L'Embaumeur (puisqu'il exerce la profession de thanatopracteur) s'emmerde ferme au mariage d'une vague cousine du côté d'Agen. Évidemment, j'entends déjà les vannes : "Un mariage ! Tu m'étonnes qu'il ne sache pas quoi y foutre, Mandoline, son truc ça serait plutôt les enterrements..." ou "À Agen, il n'a qu'à picoler, il s'emmerdera moins !" Très drôle ! Le genre de réplique de blaireau comme on en rencontre justement dans les mariages de parents éloignés. Parfois, mais c'est quand même plus rare, on rencontre aussi une meuf au poil (rien à voir avec son épilation... oui, moi aussi je suis de cérémonie) dans les mariages. Une gonzesse bien foutue qui nous fait un effet terrible et avec qui on a immédiatement envie de partir en voyage de noce sans passer par la case "Mairie". Elle s'appelle Laura Auriol, elle est archéologue et elle repart en compagnie du gars Luc. Elle le ramène chez elle. Pour une nuit ? Mais non, et c'est là que ça devient purement incroyable (mais vrai), L'Embaumeur décide de se poser, de voir venir et de venir voir d'un peu plus près la région Midi-Pyrénées. Et ça dure un peu cette histoire (ouais, ouais, je vous jure, Mandoline est casé...). La preuve : l'été arrive, sa belle dirige une équipe de fouilleurs sur un site préhistorique dans l'arrière-pays et Luc, loin de se barrer, en profite pour prendre du bon temps dans les environs. Il fait la connaissance de plusieurs vacanciers parmi lesquels des trentenaires : Mylène, gendarme des Hauts-de-France (ce nom... je pouffe), son amie Delphine, ses potes Vincent (dit Vince) et Steve (dit Steve), Elke et Anna (Deutschland) et Jürgen et Birgit (Deutschland too, mais sexagnéaires). Au programme (car Laura est souvent très occupée) : rafting, kayak, baignade, barbecue, balade et visite. Eh bien, c'est justement au cours d'une visite, celle de la bastide de Mirepoix, que disparaît sans crier gare (ni autre chose d'ailleurs) Jürgen. Jürgen avec qui Luc avait envie de causer plus en profondeur car, comme lui, le ressortissant allemand avait revêtu l'uniforme et les valeurs de la légion. Valeurs qui veulent que l'on n'abandonne jamais un camarade dans les ennuis. Mandoline décide donc de partir à la recherche de Jürgen. Même si ça doit lui fiche les vacances en l'air. Et encore, si ce n'était que les vacances !
C'est Jean-Christophe Macquet qui signe le nouvel opus (le onzième, je crois) de la série "L'Embaumeur" que publie l'Atelier Mosésu. À chaque aventure, un auteur différent mais un héros récurrent atypique qui d'enquêtes en énigmes résolues s'affine, s'affirme, confirme tout le bien que, personnellement, je pense de cette entreprise. C'est un plaisir de retrouver Mandoline et de le suivre dans ses tourments. Ici, j'ai en plus eu le sentiment de rajeunir et de retrouver les mercredis après-midi de mon enfance quand je m'immergeais chez Agatha Christie ou dans un "Sherlock Holmes". J'ai dévoré le bouquin, et si je n'avais pas des activités annexes, je l'aurais dévoré en une fois. Comme pour le héros, la disparition du vieux chleuh m'intriguait au plus haut point et je voulais en savoir plus. Et après, ça ne s'est pas arrangé car je voulais connaître le fin mot de l'histoire et comment l'auteur allait laisser Mandoline pour que son successeur soit à l'aise. Je n'ai pas été déçu une seule minute. Le suspense, les rebondissements, l'intrigue et sa résolution m'ont déclenché une excitation juvénile qui m'a fait un bien fou. Ça flirt avec l'impossible, mais il y a ce don d'un auteur pour nous faire accepter le romanesque comme un monde qui n'est pas le nôtre mais qui existe... quelque part. Alors on marche, on court, on fait semblant d'y croire comme enfant on faisait semblant de croire à ce chien échappée tout droit de la légende des Baskerville pour faire régner la terreur. Et on frissonnait. Et on aimait ça. Et on en redemandait. Alors vite, un nouvel "Embaumeur", je réserve déjà mon mercredi après-midi...
Citation
La situation commençait à m'intriguer. Mon instinct ne me trompait jamais, j'avais comme l'impression que quelqu'un et même plusieurs personnes avançaient vers nous, à pas feutrés. Ça sentait le roussi.