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Roman - Aventure

Gévaudan !

Fantastique MAJ vendredi 20 novembre 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Bernard Léonetti
Plougastel-Daoulas : Le Barbu, septembre 2009
190 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35998-002-8
Coll. "Polars & Grimoires"

Pour les mordus

Julien Ferrand, publicitaire parisien aux dents longues, vient d'hériter d'une ferme d'un oncle qu'il n'a jamais vu. Le tonton n'est pas d'Amérique, mais du Gévaudan. Pour un jeune loup, ça tombe bien… Fermement décidé à revendre illico la bâtisse, Julien s'octroie un week-end pour descendre signer les papiers et mettre aussitôt en vente la ferme. L'affaire de quelques jours, pense-t-il. Sauf qu'il arrive en plein tumulte. D'abord, l'oncle avait très mauvaise réputation et Julien doit se heurter à l'hostilité des autochtones. Mais surtout, deux femmes ont trouvé la mort, l'une égorgée, l'autre précipitée dans un ravin. Dans une région marquée par des siècles de violence et de superstitions locales, le séjour de Julien risque fort de se prolonger, car il se transforme vite en hécatombe.
Depuis 1936, le mythe de la Bête du Gévaudan s'incruste régulièrement dans les romans et au cinéma (on attend avec impatience le téléfilm en deux volets en partie écrit par Franck Thilliez pour TF1). Le danger est donc de tomber sur une énième resucée de ce thème. Pour éviter cet écueil, Bernard Léonetti choisit d'assumer ouvertement ses influences. À intervalles réguliers, Julien rencontre passionnés, historiens ou allumés qui lui exposent les différentes théories ayant alimenté le mythe de la Bête du Gévaudan, extraits d'archives ou de registres paroissiaux d'époque à l'appui.
L'entreprise est louable et ne manque pas d'intérêt. Connaisseurs comme profanes y trouveront leur compte, et toutes les thèses sont ici abordées, jusqu'aux plus farfelues. Le regret est que – dans ce roman assez court – ces discussions théoriques prennent un peu le pas sur l'action immédiate. Ainsi, l'auteur nous présente dans les premiers chapitres les différents protagonistes de son histoire (un publicitaire, un psychiatre, une zoopathe, un mac et ses putes, des chasseurs, etc.). Bien sûr, on sait qu'ils vont tous se croiser et que des connexions vont forcément apparaître. Connexions assez bien trouvées au demeurant, et le dénouement est intéressant.
Malheureusement, après les scènes d'exposition, on ne suit presque exclusivement que Julien, le publicitaire, au détriment des autres. Sans doute préoccupé par sa volonté de nous instruire sur la Bête du Gévaudan, Bernard Léonetti néglige ses personnages secondaires au profit du pédagogique, et lorsqu'apparaît le dénouement, celui-ci semble brutal, presque précipité, faute d'avoir consacré suffisamment d'attention à ses protagonistes en arrière-plan. Mais c'est bien là, le seul loup de ce roman…

Citation

– Deux cartouches dans le magasin. La première est chargée à chevrotines. Vous ne pouvez pas manquer votre cible avec ça. La seconde contient une balle en argent…
– Vous vous foutez de moi ?
– Non, je sacrifie à la légende.

Rédacteur: Maxime Gillio mercredi 18 novembre 2009
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