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Les Questions dangereuses


Poche
Réédition
Tout public
120 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-36629-979-3
Coll. "Hélios", 116
Prendre le D'arctangente de Dumas
Lionel Davoust est un ami et, quoique affuté à la fantasy, il nous a commis chez Points la trilogie Léviathan dont je ne me suis pas complètement remis. Les Questions dangereuses est un roman de cape et d'épée prétexte à une intrigue d'espionnage dans une uchronie de l'époque des mousquetaires. L'hommage littéraire à Alexandre Dumas est flagrant alors que Lionel Davoust n'est pas grand fan du bonhomme n'appréciant guère son style parfois empesé, lié à des contingences matérielles (il était payé à la ligne). Les mancequetaires du roi affrontent leurs ennemis à coup de questions assénées grâce à un libram qu'ils portent à la place de leur traditionnelle épée. Faire couler le sang est une monstruosité. On retrouve dans l'intrigue des airs de l'œuvre originale sauf que l'anglaise Fall Leadenweather (une Milady de Winter alternative) peut changer de camp. Comme vous commencez à le percevoir, Lionel Davoust se lance dans la haute-voltige du calembour. Allez, juste un petit peu : "Léonie Lebensfreude de Légatine-Labarre, neurasthénique reine de France, accompagnée de son suivant Sisgimond Frédéric et son ami Jean Lacanne. Seront-ils sauvés par le mancequetaire D'Arctangente ?" Bref, on voit que l'auteur s'est beaucoup amusé. Son méchant, François-René comte de Spline, auteur de Mémoires d'hécatombe n'est pas sans rappeler celui des Mémoires d'outre-tombe qu'il semble ne pas avoir apprécié à sa juste valeur. Cet être infâme veut corrompre l'Angleterre en y déversant des tombereaux de ses œuvres qui rendront l'anglais inopérant, voire suicidaire. C'est de la belle farce bien montée avec beaucoup d'érudition et une imitation stylistique du maître Alexandre particulièrement réussie. Je ne résiste pas à attiser les envies d'énigmes qui servent d'armes aux duellistes de ce monde.
Bien entendu, les choses tournent rapidement mal puisque le vil faquin de notre histoire n'hésite pas à combattre du mot mais aussi du fer, le fourbe. Et que, kiwi sur le macaron, ses manipulations infâmes ne manqueront pas de sortir de son trou l'une des puissantes créatures du mythe créé par H. P. Lovecraft. L'ouvrage se termine par un très long entretien passionnant avec Lionel Davoust qui rentre dans le processus créatif de l'œuvre et en dévoile quelques clés bienvenues. Cette novella était sortie précédemment dans l'une des célèbres anthologies de chez Rivière Blanche.
Citation
Mes funestes pérégrinations oniriques ont commencé dès l'instant où j'ai découvert ces quelques vers...

