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Roman - Thriller

Tu me manqueras demain

Social - Disparition - Insulaire MAJ samedi 16 janvier 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Heine Bakkeid
Jeg skal savne deg i morgen - 2016
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier
Paris : Les Arènes, octobre 2020
454 p. ; 22 x 16 cm
ISBN 979-10-375-0063-2
Coll. "Equinox"

Cap au Nord

Ancien spécialiste de la police des polices, Thorskild Aske sort de prison après avoir été condamné pour la mort d'une jeune femme qu'il fréquentait. Malade, suicidaire, accro aux opiacés, c'est une épave que son psychiatre envoie de manière officieuse enquêter sur une île perdue dans l'extrême nord de la Norvège. Le fils d'un couple d'amis, plongeur, y aurait disparu, et sa mère refuse d'admettre sa mort. Pour l'aider à faire son deuil, Thorskild Aske va se rendre sur cette île désolée et battue par les vents, espérant, peut-être, y trouver sa propre rédemption.
Sacré nouveau maître du thriller norvégien et héritier de Jo Nesbø, Heine Bakkeid arrive pour ce premier roman auréolé d'une réputation flatteuse que, autant le dire tout de suite, il aura le plus grand mal à assumer. Dans la droite ligne de ce que le polar nordique peut avoir de plus caricatural, son (anti) héros accumule les tares. En rupture de ban complète, il est littéralement hanté par l'accident qui a coûté la vie à la jeune femme qu'il aimait, par son séjour en prison, sa tentative de suicide, et "stabilisé" par des doses importantes de neuroleptiques, ce qui fait tout de même de lui le moins fiable des enquêteurs... Ce qui n'est d'ailleurs pas si grave, puisqu'il n'y aura pas vraiment d'enquête au cours de Tu me manqueras demain, ou si peu, puisqu'on sait dès le départ que la personne qu'il est parti chercher est morte. Pourquoi ? Comment ? Il lui faudra plus de quatre cent pages pour en exposer, à peine, les raisons. Entre-temps, on aura eu droit à un autre cadavre, apparu puis disparu, à des visions fantastiques qui pourrait fort bien n'être que le fruit de son cerveau embrumé par les drogues et l'alcool qu'il consomme en abondance et, surtout, aux états d'âme d'un personnage paradoxalement totalement dénué d'épaisseur et continuellement en train de s'auto-apitoyer sur son triste sort. Cependant, Tu me manqueras demain ne tourne pas totalement à vide, ne serait-ce que dans son approche mesurée du fantastique, qui rappelle un peu John Connolly, et dans son évocation de la rudesse des paysages du Nord. Sans être pour autant non plus un grand roman d'atmosphère, c'est plutôt dans cette direction qu'il faut chercher les qualités d'Heine Bakkeid, en lui laissant surtout le temps de mûrir une écriture qui pourrait finir par s'avérer personnelle, sans chercher à le brûler d'emblée sous le poids d'un héritage qu'il ne peut pas encore porter.

Citation

Ce que je vois le matin dans le miroir tient de l'ignoble fantôme de l'outremonde. J'ai le teint blafard, gris de manque de soleil et de carence en vitamines. De petits yeux, soulignés de cernes violacés et surmontés de paupières bouffies qui ne se relèvent jamais qu'à moitié.

Rédacteur: Jean-François Micard samedi 16 janvier 2021
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