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Grand format
Inédit
À partir de 15 ans
Thomas Gabison (illustrateur de couverture)
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Paris : Thierry Magnier, septembre 2009
304 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-84420-771-5
Coll. "Romans ados"
Glauque et glaçant
Klaus et sa mère viennent d'emménager à Oslo. Être nouveau, faire sa place dans une classe qui se connaît déjà, trouver des amis, toute cette incertitude rend Klaus inquiet et nerveux. D'autant plus que sa position n'est pas facile puisque la cause de leur installation est la mutation de sa mère en tant que CPE dans le collège qu'il fréquentera. Or il règne une ambiance pesante aussi bien dans la maison qu'ils emménagent et qui se situe à la lisière d'une forêt impénétrable et mystérieuse, qu'au collège où Klaus fait la connaissance de Sturla, un jeune homme renfermé et dont il surprend une conversation chargée de menaces. Quelques heures plus tard, Sturla sera trouvé mort sous une rame de métro. Accident, suicide, meurtre ? Klaus veut comprendre ce qui s'est passé, même s'il connaît à peine la victime, et au risque de se mettre lui-même en danger.
Ce roman âpre et dense, très bien traduit, nous fait sombrer dans un univers glauque aussi sombre que la forêt près de chez Klaus, où les adultes ne parviennent pas à servir de repères. L'intrigue s'articule autour du mensonge et de la manipulation. L'Attrape-cœur de J. D. Salinger y joue un rôle important. Plusieurs pistes, parfois contradictoires, sont suivies par le narrateur, plusieurs secrets sont découverts. La position ambigüe d'un jeune homme qui s'efforce de plaire à ses camarades, d'être conforme à leurs attentes, de gagner leur confiance et leur amitié, et tout le malaise qui en découle quand il ne se sent pas à la hauteur, sont très bien rendus et permettront à certains adolescents de se reconnaître. Ce livre reste cependant dur et glaçant comme le climat norvégien, ses solitudes infinies et ses longs hivers sombres. Il n'offre aucune solution, aucun salut.
Nominations :
Prix Polar jeunesse 2010
Citation
Quand je relève la tête, je vois le ciel moucheté de grains neigeux qui tranquillement déclinent, restent un instant en suspens, attendent. Et c'est là que je comprends que je n'arriverai pas à en sauver un seul.