Un nom de torero

Qu'avaient-ils cru en détournant des milliers de dollars et une quantité importante d'héroïne ? On ne joue pas comme ça avec le milieu dont les ramifications sont conséquentes. Ils allaient l'apprendre à leurs dépens. Il avait encore du temps devant lui, et il s'endormit.
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Roman - Noir

Un nom de torero

Politique - Historique MAJ jeudi 20 novembre 2008

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,5 €

Luis Sepùlveda
Nombre de torero - 1994
Introduction de Carlo Varacchi
Traduit de l'espagnol (Chili) par François Maspero
Paris : Points, septembre 2008
184 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-0734-7
Coll. "Policier", 237

Chronique

Juan Belmonte, ancien guérillero chilien et Frank Galinski, ex-membre de la Stasi, se livrent une lutte à distance et sans merci pour récupérer un mystérieux trésor dérobé aux nazis qui eux-mêmes en avaient spolié  un numismate juif. Les deux hommes, idéalistes dans l'âme, font partie de la race des perdants et, pour la première fois, l'un des deux est en passe de devenir gagnant. Au-delà d'une trame très simple et d'un dénouement qui l'est encore plus, Un nom de torero est d'une efficacité redoutable, auréolée d'une poésie remarquée - et remarquable. "C'était une de ces journées de soleil inutile et qui, pourtant, font se remplir les rues de Hambourg d'individus en extase devant cette confirmation que le vieil astre brille encore." À elle seule, cette phrase, quoique traduite, véhicule toute la poésie issue de l'héritage chilien de Luis Sepùlveda transposée sur le sol germanique. Une phrase à laquelle l'auteur n'hésite pas à donner pour suite un événement d'une vulgarité crasse évoqué par des mots tout aussi vulgaires (un chien qui souille une chienne sous les yeux impassibles d'un paraplégique), ce qui la met davantage encore en valeur.
Juan Belmonte, puisqu'il faut revenir au roman, quitte une Allemagne réunifiée qui a oublié des néo-nazis en route pour retrouver de vrais nazis en Terre de Feu. L'exilé parcourt un pays d'exilés en traînant son spleen, de vieux fantômes et le souvenir de Veronica, sa femme, torturée presque à mort par les sbires du général Pinochet, abandonnée dans une décharge publique et recueillie par une tante sympathisante. Quête rédemptrice d'un chevalier qui n'a su protéger sa promise, Un nom de torero est aussi révélateur des tourments de deux pays aux troublantes similitudes, partagés entre l'envie de pardonner et et celle de réprimer leurs anciens tortionnaires. Un livre-témoignage sanglant à lire et relire.

NB - Le roman a été publié en grand format en septembre 1994 par les éditions Métailié dans leur collection "Bibliothèque hispano-américaine".

Citation

Le son de la balle entrant dans le canon fut le premier signe de vie qu'entendit la Pampa.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 20 octobre 2008
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