Habillé pour tuer

Je vous rétorquerai par mon cliché traditionnel : un innocent a toujours intérêt à dire la vérité [...] Je suis convaincu que les deux tiers des difficultés dans les affaires de meurtre proviennent des témoins qui mentent bêtement à qui mieux mieux.
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

Habillé pour tuer

Psychologique - Tueur en série - Urbain MAJ mardi 14 septembre 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Jonathan Kellerman
Compulsion - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Piélat
Paris : Le Seuil, septembre 2010
394 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-02-098131-6
Coll. "Policiers"

L’ivresse de la chasse

Kat, bourrée, se met au volant de sa Mustang. Direction L.A. Ouest, Berverly Hills, Santa Monica. Elle préfère éviter les flics, donc l'autoroute. Bien vite tout est noir. Les villas à mille millions de dollars sommeillent paisiblement. Pas de chance : la Mustang tombe en rade. Un pick-up merdique s'arrête et puis repart, une Range Rover en fait de même et puis enfin, une Bentley ralentit, stoppe à quelques pas de Kat. La portière s'ouvre, une femme lui offre l'hospitalité. Kat se croit sauvée. Mais elle disparaît engloutie dans la nuit des collines californiennes, et ne refera surface que sous les traits d'un cadavre à moitié enterré dans la plaine. Et encore : bien longtemps après. Pour l'heure, elle n'est pas même déclarée disparue. Nul ne s'en soucie. Sa Mustang a été remorquée jusqu'à la fourrière et seul le propriétaire de la Bentley flippe d'avoir trouvé le lendemain une tache de sang sur l'un des cuirs de son bijou. C'est juste pour cela que la police débarque. Pour une tache quelconque qui n'intéresse personne. Une enquête banale. Pourtant Milo, lieutenant à la crim', finit par s'en tracasser. Sait-on jamais. De fil en aiguille, il déterre des affaires anciennes, des meurtres sans liens les uns avec les autres, si ce n'est ces grosses berlines de richards entrevues chaque fois sur les lieux du crime. Jusqu'au cadavre de Kat, qui change la donne cette fois. Faut-il pour autant croire à l'existence d'un tueur en série ? Juste à cause de ces berlines de luxe ? Milo tisse les suppositions avec son compère Alex. Et tous les deux nous baladent presque avec nonchalance dans la routine d'une enquête sans apprêt, dirait-on. Juste ce couple de flics complices qui nous promène dans un monde d'ennui, d'attente, de mensonges mesquins, de duperies pitoyables, tranches de vie sur tranches de vie. Mais c'est là que réside la force du récit, dans cette distance au réel et cette complicité entre les deux protagonistes de l'enquête, ou plutôt, dans la forme grammaticale que prend leur pérégrination : le point de vue est celui d'Alex, pas de Milo, personnage central du roman. C'est à travers ce regard subjectif un peu décalé que le récit se développe, ouvrant au dialogue incessant avec Milo, à ses questionnements, ses tâtonnements géniaux. On suit au jour le jour l'enquête, peinant avec eux à explorer une résolution qui demeurera masquée jusqu'à la fin avec habileté, dans un récit qui ne cesse au fond d'être dédié à Milo, personnage composé avec une justesse et une efficacité rare.

Citation

Des indices ? Pense à Noé quand il regardait par la fenêtre de l'arche.

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 07 septembre 2010
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