Serena

Alors oui, je peux voir les morts. D'aussi que je m'en souvienne, il en a toujours été ainsi. Rien de commun avec le film Sixième Sens, cela dit.
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samedi 20 avril

Contenu

Roman - Noir

Serena

Western MAJ samedi 08 janvier 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Ron Rash
Serena - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Béatrice Vierne
Paris : Le Masque, janvier 2011
380 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3402-4

Actualités

  • 08/10 Café littéraire: Rencontre avec Ron Rash (75)
  • 01/07 Jeux: k-libre 12-21 : thématique de juillet & août
  • 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
    Les thrillers ouvrent le bal en ce début de rentrée littéraire. Démarrage en trombe avec les Harlan Coben, Jean-Christophe Grangé, Lisa Gardner et autres Gillian Flynn, mais les romans noirs et sombres ne sont pas en reste avec la parution des "deuxièmes" Stuart Neville et Leonardo Oyola. Le premier se fait discret alors que le second est omniprésent sur la toile (sauf chez nous - pour l'instant - ne manqueront pas de noter les plus averties des éditrices asphaltées). À noter que Rivages publie deux inédits signés Michaël Mention et Dominique Forma, bien accueillis à la rédaction, que Krakoen envoie sa deuxième fournée de "Petits noirs" avec des nouvelles d'auteurs français (parmi lesquels on retrouve étonnamment le k-libriste Frédéric Prilleux), et que le Livre de poche ressort deux romans d'auteurs transfuges du Masque au Seuil, Ron Rash (que nous avons rencontré) et Don Winslow. Une semaine vous l'aurez compris placée sous le signez du chiffre "deux" :

    Grand format :
    À découvert, de Harlan Coben (Fleuve noir, "Noirs")
    Tu es le mal, de Roberto Costantini (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Caché, de David Ellis (Le Cherche midi, "Thrillers")
    Les Apparences, de Gillian Flynn (Sonatine)
    Les Morsures du passé, de Lisa Gardner (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Kaïken, de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel, "Thriller")
    Les Fantômes de l'harmonica, de Jean-Pierre Larminier (Jeanne d'Arc)
    Trois histoires énigmatiques suivi de Une nouvelle aventure d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (Librio)
    Anima, de Wajdi Mouawad (Actes sud)
    Collusion, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller")
    Chamamé, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    Le Parieur, d'Alexis Salatko (Fayard, "Littérature française")
    Je pars demain pour une destination inconnue : Exodus, 1947, de Maud Tabachnik (Archipel, "Cœur noir")

    Poche :
    Ne la quitte pas des yeux, de Linwood Barclay (J'ai lu, "Thriller")
    Nonne à tout faire, de Guillaume Béchard (Grand west, "Poche")
    Ligne 13, d'Antoine Blocier (Krakoen, "Petit noir")
    Tu me suivras dans la tombe et autres romans, de James Hadley Chase (Folio, "Policier")
    Remède mortel, de Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Les Instruments de la nuit, de Thomas H. Cook (Pointsdeux, "Pointsdeux")
    Les Mariolles, de Frédéric Dard (Pocket)
    Boarding, de Jean-Marc Demetz (Krakoen, "Petit noir")
    Voyoucratie, de Dominique Forma (Rivages, "Noir")
    La Fille cachée, de Lisa Gardner (Archipoche, "Archipoche")
    La Maison d'à côté, de Lisa Gardner (LGF, "Thriller")
    Les Plumes du dinosaure, de Sissel-Jo Gazan (LGF, "Thriller")
    Nocturne, de Martha Grimes (City, "Poche")
    The Killing, de David Hewson (J'ai lu, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (LGF, "Thriller")
    Le Diable dans la ville blanche, d'Erik Larson (LGF, "Thriller")
    Une nuit sur la mer, de Patricia J. MacDonald (LGF, "Thriller")
    La Ville des enfants perdus, de Jennifer McMahon (LGF, "Thriller")
    Lucille, de Franck Membribe (Krakoen, "Petit noir")
    Sale temps pour le pays, de Michaël Mention (Rivages, "Noir")
    Une mer sans soleil, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives")
    Encubé, de Frédéric Prilleux (Krakoen, "Petit noir")
    Serena, de Ron Rash (LGF)
    Du bois dont on fait les pipes, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    La Fin des haricots, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    Chapeau, de Hervé Sard (Krakoen, "Petit noir")
    Entre deux voix : journal d'une jeune interprète de conférence, de Jenny Müller Sigot (Mon village, "Roman poche")
    Ulve la rouge, de Claude Soloy (Krakoen, "Petit noir")
    Savages, de Don Winslow (LGF, "Policier")
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  • 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier

Drame élisabéthain en trois actes noirs

En pleine crise de 1929, Ron Rash relate la vie de Serena Pemberton, prête à tout pour devenir l'égale des Vanderbilt et autres Rotschild. Dans les Smokey Mountains de Caroline du Nord, elle et son mari sont de riches exploitants forestiers. Campée sur son cheval blanc arabe avec une aigle dressée au bras droit, Serena, inflexible, froide et assassine, arpente son domaine, dresse des plans et n'a qu'une idée en tête : le bois du Brésil qui assoiera sa fortune. Son seul échec elle le trouve dans une fausse couche sûrement provoquée par elle qui n'a cure de se reposer, et qui la rend stérile. Les Pemberton n'auront aucune progéniture. C'est alors qu'une cruelle et meurtrière folie la gagne. Car son mari a un bâtard d'avant son mariage, et il doit mourir. Son homme de main - et non de mains car il en a perdu une contre un arbre d'un coup de hache - est un tueur acharné qui ne lâche pas ses proies non sans les avoir fait souffrir. Il se lance sur les traces de la mère et de l'enfant, qui ne doivent leur survie qu'à un shérif intègre qui, lui, n'y réchappera pas.
Serena est bel et bien un drame élisabéthain comme il est écrit en quatrième de couverture. Il y a même du Shakespeare dans cette histoire. Reine folle, future veuve noire, Serena use du poison, du poignard, du fusil pour arriver à ses fins. Les hommes la craignent pire que leur ombre. Il n'y a dans cet Ouest du début du XXe siècle qu'une seule loi : celle du plus fort. Et le plus fort est celui qui n'a aucun scrupule et qui a de l'argent. Les Pemberton soudoient les banquiers, font et défont la loi, éliminent leurs associés trop faibles, abrutissent une classe ouvrière qui n'a d'autre choix que de mourir au travail. Mais aussi ils captivent et gagnent le respect. Tout le monde rêve de les voir morts, mais personne n'est prêt à être un bras vengeur. Et eux, ils rendent la terre exsangue. Les arbres sont abattus, tous sans exception, la terre se déverse dans les torrents rendant l'eau imbuvable, les bêtes féroces reculent devant le chemin de fer, les serpents à sonnettes sont captifs des serres de cette aigle à même de crever les yeux d'un dragon. Seule l'expropriation les menace... À moins que la folie autodestructrice de Serena ne les guette... Et Ron Rash, tout au long de ce roman, dépeint une femme extraordinaire, et lui retire couche par couche, tel un oignon, son humanité pour découvrir ce que recèle son âme de plus noir... Serena ne l'emportera pas en Enfer, et dans un final à la limite du biblique, tel un personnage de l'Antiquité grecque, elle mourra des mains mêmes de celui qu'elle a pourchassé en une image ultime shakespearienne. Saisissant !


On en parle : 813 n°109 |Alibi n°1 |La Tête en noir n°149

Nominations :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2011

Citation

On dit que la mort, elle vient toujours par trois et si ces trois-là, c'est pas la mort soi-même, moi, suis le roi d'Angleterre.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 11 décembre 2012
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