Spade & Archer

C'est la rue sous la flotte qui tombe. Trombes d'eau qui font vacarme sur les dalles, le bitume. Qui nettoient les odeurs de pisse. Y a l'odeur de la pluie maintenant. Elle aime l'odeur de la pluie. C'est comme un souvenir. Elle ne se souvient pas du souvenir.
Léo Betti - Limite vide suivi de La Femme du 16
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Spade & Archer

Hard boiled MAJ jeudi 06 janvier 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Joe Gores
Spade & Archer - The Prequel to Dashiell Hammett's The Falcon Maltese - 2009
Préface de James Ellroy
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Natalie Beunat
Paris : Rivages, janvier 2011
300 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2169-8
Coll. "Thriller"

Actualités

  • 23/10 Édition: Parutions de la semaine - 23 octobre
  • 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
    Depuis maintenant quelques années une seconde rentrée littéraire s'est imposée au début du mois de janvier. Ce n'est donc pas une surprise que de voir un nombre certains de livres envahir les tables de nos chers libraires. Après une accalmie censée bénéficier aux beaux-livres, que l'on offre pour les fêtes de fin d'année, la reprise est éloquente. Il suffit de regarder à la fois le nombre de parutions et certains noms pour se rendre compte que pour beaucoup de maisons d'édition, l'événement est d'importance : Joe Gores, Camilla Läckberg, Frédéric Lenormand, James Patterson, Ron Rash mais aussi quelques surprises moins connues comme Aline Kiner, Yishai Sarid ou Heinrich Steinfest. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Et les parutions poche amplifient le phénomène. Petite loupe sur les éditions Rivages qui dans leur collection poche ressortent un vieux "Série noire" de Jean-Hugues Oppel en date de 1988 et de façon surprenante vraiment d'actualité. Le reste, bien sûr, est à découvrir :

    Grand format
    L'Homme qui aimait les tueurs, de Bernard Boudeau (In Octavo)
    Dark Hazard, de William Riley Burnett (Folies d'encre)
    Le Serment du silence, de Linda Castillo (Payot, "Suspense")
    Croisière fatale, de Clive Cussler & Jack Du Brul (Grasset)
    Alerte à la bonté, de Jean-Roger Essomba (Présence africaine)
    L'Affaire Julia, de Lionel Flueckiger (La Tintaine)
    Les Disparus d'Abomé, de Guy Josué Foumane (Dagan, "Afro-polar. Police scientifique")
    Des femmes disparaissent, de Christian Garcin (Verdier)
    Spade & Archer, de Joe Gores (Rivages, "Thriller")
    La Rigole du diable, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Coups de feu dans la nuit, de Dashiell Hammett (Omnibus)
    Les Hommes en noir, anthologie dirigée par Frédéric Prilleux (Les Contrebandiers)
    Le Disparu de La Bernède, de Annie Jardon-Rives (Balzac)
    Tueur de chasseurs, de Benjamin Jugieau (TDO)
    Masque de sang, de Lauren Kelly (Albin Michel)
    Le Jeu du pendu, de Aline Kiner (Liana Levi, "Policier")
    L'Enfant allemand, de Camilla Läckberg (Actes sud, "Actes noirs")
    Un fauteuil pneumatique rose au milieu d'une forêt de conifères, de Thibault Lang-Willar (Héloïse d'Ormesson, "Littérature française")
    La Baronne meurt à cinq heures, de Frédéric Lenormand (Jean-Claude Lattès)
    Icelander, de Dustin Long (Asphalte, "Fictions")
    Ces mensonges qui arrangent, de Jérôme Manierski (Nouveaux auteurs)
    Perce-neige, de Andrew D. Miller (Flammarion, "Littérature étrangère")
    L'Argent du diable, de Pedro Angel Palou (Jean-Claude Lattès)
    Bons baisers du tueur, de James Patterson & Liza Marklund (Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Le Cri de l'aigle : la troisième cible, de Georges Pigeonneau (Lacour-Ollé)
    Serena, de Ron Rash (Jean-Claude Lattès)
    Résurrection, de Cyrille Richard (Ex aequo, "Rouge")
    Dans ses yeux, d'Eduardo Sacheri (Denoël, "Et d'ailleurs")
    Le Poète de Gaza, de Yishai Sarid (Actes sud, "Actes noirs")
    Paris, la nuit, de Jean-Charles Sebaoun (Le Manuscrit)
    Requins d'eau douce, de Heinrich Steinfest (Carnets Nord)

    Poche
    Le Duc d'Otrante et les compagnons du Soleil, de Jean d'Aillon (Le Masque, "Labyrinthes")
    Manhattan Freud, de Luc Bossi (LGF, "Policier")
    Feu à volonté, de Dale Brown (Archipoche, "Archipoche")
    Padana City, de Massimo Carlotto & Marco Vidatta (Points, "Roman noir")
    La Faute à pas de chance, de Lee Child (Points, "Thrillers")
    Je t'ai donné mon cœur, de Mary Higgins Clark (LGF)
    Le Vampire de la rue des Pistoles, de Jean Contrucci (LGF, "Policier")
    La Source, de Michel Cordy (LGF, "Thriller")
    Ignobles du Bordelais, de François Darnaudet (Baleine, "Le Poulpe")
    Le Mystère Neandertal, de John Darnton (LGF)
    Car voici que le jour vient, de Fabienne Ferrère (10-18, "Grands détectives")
    La Femme de Robbie, de Russel Hill (Rivages, "Noir")
    Les Visages, de Jesse Kellerman (Points, "Thriller")
    Le Baiser du tueur, de William Lashner (Folio, "Policier")
    Le Cantique des innocents, de Donna Leon (Points, "Policiers")
    Dexter dans de beaux draps, de Jeff Lindsay (Points, "Thriller")
    Les Sœurs, de Robert Littell (Points, "Policiers")
    Lola, reine des barbares, de Margot D. Marguerite (Baleine, "Baleine noire")
    L'Éventreur de Pékin, de Peter May (Babel, "Babel noir")
    Jaune sable, de Viviane Moore (Le Masque, "Labyrinthes")
    Funestes carambolages, de Hakan Nesser (Points, "Policiers")
    Barjot !, de Jean-Hugues Oppel (Rivages, "Noir")
    L'Ingratitudes des fils, de Pierre d'Ovidio (10-18, "Grands détectives")
    Les Brumes du passé, de Leonardo Padura (Points, "Policiers")
    On t'aura prévenue, de James Patterson (LGF)
    Va chercher !, de Spencer Quinn (LGF)
    Un pied au paradis, de Ron Rash (LGF, "Policier")
    La Lecture du feu, de Louis Sanders (Rivages, "Noir")
    La Théorie des dominos, de Alex Scarrow (LGF, "Thriller")
    Le Temps d'Anaïs, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Au nom du sang versé, de Pierre Simenon (J'ai lu, "Thriller")
    Œil-de-Serpent, de Rosamond Smith (Archipoche, "Archipoche")
    Kolyma, de Tom Rob Smith (Pocket)
    Manta Corridor, de Dominique Sylvain (Points, "Policiers")
    Les Mers du sud, de Manuel Vásquez Montalbán (Points, "Policiers")
    La Fille des marais, de Charles Williams (Rivages, "Noir")
    Level 26, de Anthony E. Zuiker (J'ai lu, "Thriller")
    Liens : Requins d'eau douce |Car voici que le Jour vient |Les Visages |Les Visages |Masque de sang |Le Jeu du pendu |Le Cantique des innocents |Dexter dans de beaux draps |L'Ingratitude des fils |Bons baisers du tueur |Un pied au paradis |Serena |Le Poète de Gaza |Le Vampire de la rue des Pistoles |Le Baiser du tueur |Jean d'Aillon |Bernard Boudeau |William Riley Burnett |Massimo Carlotto |Lee Child |Jean Contrucci |Clive Cussler |François Darnaudet |Fabienne Ferrère |Joe Gores |Sylvie Granotier |Dashiell Hammett |Jesse Kellerman |Lauren Kelly |Aline Kiner |Camilla Läckberg |Frédéric Lenormand |Donna Leon |Jeff Lindsay |Robert Littell |Margot D. Marguerite |Peter May |Viviane Moore |Håkan Nesser |Jean-Hugues Oppel |Pierre D'Ovidio |Leonardo Padura |James Patterson |Liza Marklund |Ron Rash |Louis Sanders |Georges Simenon |Tom Rob Smith |Heinrich Steinfest |Dominique Sylvain |Manuel Vásquez Montalbán |William Lashner

  • 12/01 Nécrologie: Joe Gores, ironie de l'histoire
  • 05/01 Radio: Soirée spéciale Dashiell Hammett sur TSF Jazz

Joe Gores revient sur la genèse de Sam Spade

Sam Spade est un des héros-culte de Dashiell Hamett. On connaissait déjà l'attirance de Joe Gores pour celui que l'on surnomme le grand Dash' avec ce roman, Hammett. Là, il nous revient avec le "prequel" du Faucon de Malte. Et plutôt avec talent, ce en quoi l'on s'empresse de rejoindre l'avis de James Ellroy écrit dans une préface plutôt, elle, transparente nonobstant cet éclair : "Chandler décrit l'homme qu'il voulait être. Hammett décrit l'homme qu'il redoutait de devenir" emprunté à La Bruyère sans le citer qui disait de deux de ses contemporains : "Corneille peint les hommes comme ils devraient être, Racine les peint tels qu'ils sont". Autre temps mêmes mœurs.
Un "prequel" est un récit avant le récit mais écrit a posteriori pourrait-on tenter d'expliquer. Il permet de mieux appréhender ici la genèse d'un mythe. Du départ de Sam Spade de la fameuse agence Continental à son association avec le très répugnant Lew Archer (et finalement, on se dit que la mort de Archer au début du Faucon de Malte nous touche moins). On apprend à mieux connaître sa secrétaire, l'impertinente Effie Perine, on en sait un peu plus sur la liaison de Spade avec la femme de Archer, un amour de jeunesse que Sam Spade n'a pas su ou voulu saisir à l'époque. Mais surtout, il se dégage de ce roman tout au long d'une intrigue classique qui s'étend sur sept années l'atmosphère propre aux écrits de Hammett. La présence de Natalie Beunat à la traduction n'y est pas non plus étrangère, elle qui a de longue date fait du "père du roman noir" une affaire toute personnelle. Sam Spade croise un nombre de gens incalculables qui s'empressent de faire appel à lui tout en lui mentant - as usual - les gens cachent toujours leurs principales motivations. Lui est d'un cynisme à toute épreuve et d'une lucidité qui lui permet d'envisager la solution idéale à une enquête. Il est intègre, mais hormis les femmes de sa vie, personne ne l'aime. Un odieux ennemi insaisissable se fait la malle d'un navire avec 75000 dollars tout en trucidant ses associés et quelques innocents au passage, il tentera par la suite de mettre la main sur le trésor américain de Sun Yat-sen (eh oui, il y a dans ce roman qui se passe dans les années 1920 cet exotisme qui nous rappelle la chasse à la statuette en or maltaise) avant de périr d'un stylet grec ancien des années plus tard non sans être passé par la casse "chirurgie esthétique". Et malgré la police et ce lourdaud de Dundy, la loi a presque le dernier mot : Spade est un roublard intègre mais très rancunier. Du Hammett pur style aurait-on envie de dire, servi par une succession de courts chapitres qui rendent le livre inarrêtable avant sa fin, et qui surtout donne envie d'embrayer avec... Le Faucon de Malte.


On en parle : 813 n°109

Citation

Sid, la moitié des politiciens et des gens fortunés de cette ville aimeraient me voir en taule, pourtant, de temps à autre, ils ont recours à moi car je suis le seul en qui ils peuvent avoir confiance pour faire le ménage quand il y a de la casse, et ensuite la boucler.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 29 janvier 2011
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