True Grit

L'œuvre précède le réel. Il réalise la scène, il réalise le tableau en créant un visage virtuel ou fictif à sa victime et après, il cherche un visage ressemblant, il reproduit la scène dans le réel et c'est là qu'il tue.
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jeudi 18 avril

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Roman - Noir

True Grit

Western - Vengeance MAJ vendredi 11 mars 2011

Note accordée au livre: 6 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 20 €

Charles Portis
Tue Grit - 1968
Postface de Dona Tartt
Traduit de l'anglais (États-Unis) par John Doucette
Paris : Le Serpent à plumes, janvier 2011
230 p. ; 21 x 12 cm
ISBN 978-2-268-07057-5

Tu rentreras dans les livres d'Histoire

Dans l'Arkansas de la toute fin du XIXe siècle, il ne fait pas bon se mettre en travers du chemin d'un ivrogne armé. Pour ne pas s'en être douté, John Ross, ranchero de son état avant décomposition, a été chevrotiné par son contremaitre Tom Chaney, qui s'est empressé de fuir dans une réserve indienne ouverte aux tout mal-venants. Décidée à le venger, Mattie, sa fille, plus têtue qu'un mulet, qui ne connait pas la peur mais maîtrise la Bible sur le bout de ses doigts de petite bigote adepte de la loi du Talion, s'en va trouver Rooster Cogburn, marshall fédéral afin de l'engager. Arrive alors LaBœuf, un Texas ranger (une version édulcorée de Chuck Norris), qui poursuit Tom Chaney depuis des mois pour le meurtre d'un gouverneur texan. Mais l'obtuse Mattie entend venger son paternel, et n'en a que cure de la récompense promise par la famille gouvernementale. Pour les deux virtuoses de la gâchette, elle n'est qu'une pimbêche qui mérite une fessée. Mais en fait, c'est une véritable teigne, qui va s'accrocher à leurs basques pour peu à peu gagner leur estime à tout juste quatorze ans ! True Grit est un western pur jus en date de 1968. Il y a tous les éléments du genre : un crime impuni, deux cow-boys attachants et répugnants à la fois, de vastes étendues sauvages où les moindres recoins cachent des serpents à sonnette et des hors-la-loi sanguinaires. Mais il y a aussi tout un portrait social d'une époque révolue et bien souvent magnifiée à tort. L'inculture de certains, la débrouillardise de Mattie, que l'on verra des années plus tard vieille fille à la recherche de ces stars déchues du colt. L'horreur des blessures, les mauvais comptes qui font les bons ennemis, la loi qui évolue, les petites embrouilles, les grandes emmerdes. Ces justiciers qui comptent leurs balles, leurs dollars - enfin, le moindre cent plutôt -, qui achètent des informations, et qui doivent après de longs mois de recherches et de pistage dans la nature effectuer leurs notes de frais et justifier leurs actions. Tout ceci conduit à un excellent roman d'atmosphère dans lequel Charles Portis réussit à dépeindre sans pour autant prendre partie - ce qui est fort agréable. Un récit factuel, une aventure épique déjà adaptée en son heure par Henry Hattaway, et remis au goût du jour cette année par les frères Coen. Sans oublier une postface truculente de l'auteur à suspense Donna Tartt, qui permet de mieux comprendre pourquoi bien des années après sa publication, True Grit est toujours un roman culte. Un peu comme si Mattie Ross était rentrée dans les livres d'Histoire (là, il faut regarder l'excellent Mon nom est personne).

Citation

J'aurais dû lui coller une balle dans la tête plutôt que dans la clavicule. Mais j'ai pensé à ma note de frais. On laisse parfois l'argent interférer avec notre sens de la justice.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 10 janvier 2011
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