La Nuit du souvenir

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Roman - Noir

La Nuit du souvenir

Historique - Enlèvement MAJ lundi 17 janvier 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,2 €

Joseph Bialot
Paris : Folio, décembre 2010
228 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-043824-2
Coll. "Policier", 603

Retour vers le nazisme

Dure fin d'année pour Lucien Perrain : le jour du réveillon, son petit-fils Julien est enlevé. Pour livrer la rançon, il est contraint de suivre un jeu de piste organisé par les ravisseurs, qui l'amène de rade prolo en cahute abandonnée, le tout dans les environs d'Étampes. Mais là, en pleine nuit, le froid, la neige et la haine font remonter des souvenirs qu'il préférait enfouis bien loin : le camp de Bonne Espérance, joliment surnommé ainsi par les nazis maîtres du lieu. Perrain perd tout sens de la réalité et tire sur les deux hommes censés récupérer le magot, brisant ainsi le seul fil qui le reliait à Julien. Pas question d'appeler la police, comme son fils l'en supplie. L'homme est coriace, il décide de faire cavalier seul : c'est une histoire d'honneur, de rage et de règlement de comptes personnel. Une chasse – ou une fuite, ça dépend du point de vue et du moment – qui le conduira sur les traces d'un faux vendeur de vrais tracteurs, d'une fausse rousse vraiment en colère ou encore d'un cafetier obèse qui en sait plus qu'il ne voudrait le montrer. À la fin, le puzzle s'assemble, d'une simplicité affligeante, l'affaire est close mais les souvenirs restent, déterrés pour toujours.
Lucien est patron d'une entreprise florissante. Il a en quelque sorte réussi sa vie, malgré un mariage malheureux, des maîtresses à la pelle dont une qui lui fait connaître l'amour, Claudia, autre histoire malheureuse. En sortant des camps, il s'était juré que plus personne n'exercerait de pouvoir sur lui. Son petit-fils symbolise le triomphe sur la mort, et son adversaire le sait bien : il frappe le point névralgique, la clé de voûte de tout l'édifice qui s'écroule bien vite, malgré sa solidité apparente. L'ennemi, ce sont les ténèbres, les entrailles dont Perrain ne s'est jamais lavé, l'époque où il n'était plus un homme, où l'amitié la plus forte ne résistait pas à une tranche de pain de plus ou de moins. Bialot décrit cette plongée, ou plutôt cette replongée, avec une efficacité non dénuée d'humour. On a un peu l'impression de descendre un escalier dont chaque chapitre est une marche, tellement l'espoir semble loin. Pourtant, ce sexagénaire têtu a quelque chose de bien vivant, ce qui confère au livre une force vitale indéniable et salvatrice.

Citation

Cette nuit, tout allait de travers. Il commençait à croire que sa maladresse n'était pas fortuite et que cette nuit rattraperait toutes les nuits, tous les regrets vécus auparavant, que cette nuit il règlerait ses comptes avec les autres et avec lui-même.

Rédacteur: Anaïs Bokobza samedi 15 janvier 2011
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