La Vie en miettes

Pour sa part, Emma préférait Hamlet. Cette pièce troublait Strawl. Il ne pouvait croire que pour un tel homme, la vengeance pût être un mobile. C'était naïf et sanguinaire et dérisoire contre la citadelle du temps. Cet homme s'était élevé au-dessus des pulsions primitives de la colère, mais il se laissait mener malgré tout par les rythmes qu'elle faisait résonner en lui.
Bruce Holbert - Animaux solitaires
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

La Vie en miettes

Psychologique - Arnaque - Assassinat MAJ mardi 07 juin 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,7 €

Pierre Boileau & Thomas Narcejac
Paris : Folio, mars 2011
226 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-044229-4
Coll. "Policier", 615

Héritage malvenu

En 1972, Pierre Boileau et Thomas Narcejac, plumes bicéphales es lettres du roman à suspense psychologique, en sont à la moitié de leur carrière. La Vie en miette, vingt-deuxième roman de leur conséquente œuvre, offre une surprenante configuration, qui tarde à se dévoiler avant de se ponctuer dans la plus pure des noirceurs.

Le point de départ du roman est éblouissant et limpide. Raoul est masseur sur la côte d'Azur. Il s'est marié avec Véronique, une de ses riches clientes désœuvrée, sous le régime de la communauté. Mais son mariage bat de l'aile et un soir, il tente de les tuer, elle et lui, lors d'un retour nocturne en déboulonnant une roue de la voiture. Une procédure de divorce s'engage durant laquelle il accepte d'écrire une lettre expliquant ce geste insensé. Dans le même temps, un gros héritage lui arrive d'outre-Atlantique tandis que Véronique est gravement accidentée. Craignant qu'on ne l'accuse, il se précipite à son chevet pour découvrir qu'une autre personne a pris son identité. Dans son sac, l'adresse d'une propriété. Contre toute attente, il ne dévoile pas la supercherie. Il décide de s'occuper de l'inconnue, hémiplégique et muette, et d'enquêter...
Le roman ne cesse de s'emballer à mesure que Pierre s'interroge. Ses longs monologues intérieurs reflètent la perplexité chez un homme simple à la recherche d'une vérité qui tarde à se dessiner. Le livre fermé et reposé, le piège dans lequel il a été pris n'est que plus flagrant. Mais c'est avant tout la simplicité d'un plan machiavélique qui effraie. Boileau et Narcejac s'y entendent à merveille pour faire monter une sauce qui finit par éclabousser tout le monde. L'on se prend de sympathie pour Raoul, frustre mais entier, pour cette inconnue, belle, intriguante et blessée, pour cette femme de ménage toujours accorte mais qui pourtant se fait rembarrer lorsqu'une fièvre maligne s'empare de Raoul, et que tout dérape... se met en miettes. Tout simplement brillant.

Citation

C'était le chemin du Petit Poucet, semé non plus de cailloux, mais de catastrophes, et qui menait tout droit à la maison de l'Ogre.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 05 juin 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page