Les Seigneurs

Pour l'heure, Perceval n'a pas envie de rire. Il a du mal à se concentrer sur sa lecture. Rien à faire, ses pensées s'échappent. Cette histoire de dépression et d'acte manqué, invoquée par Sandrine, c'est du bidon. Elle a autre chose en tête. Quoi ? Ses explications sont une façon d'avancer masquée, un rideau de fumée pour dissimuler ses véritables pensées. Sandrine est coutumière du camouflage.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Les Seigneurs

Social MAJ mercredi 21 janvier 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,9 €

Richard Price
The Wanderers - 1974
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Martinache
Paris : 10-18, janvier 2007
298 p. ; 18 x 10 cm
ISBN 978-2-264-04335-1
Coll. "Domaine étranger", 3990

Plus ne seront ce qu'ils ont été

Nous sommes à New York, dans le Bronx, au début des années 1960. Des bandes adolescentes rivales aux origines cosmopolites, les Vagabonds, les Pharaons, les Bourreaux, les Rays, les Wong, les Mau-Mau… s'affrontent pour s'imposer, être les seigneurs de la guerre, les maîtres de ce district insalubre. Richie Gennaro, 17 ans, leader des Vagabonds, personnage central de ce roman, et sa bande de Ritals, Eugène, Joey, Perry, Buddy, Richie, vont traverser les épreuves qui transforment en hommes des adolescents pas forcément prêts à franchir le pas.
Abordant des thèmes majeurs qui sont autant de rites de passage, l'amour, la mort, la séparation, l'échec, la paternité, le mariage, et dans une série de chroniques sèches et tendues comme la peau de ces corps devenus trop étroits, à l'âcre parfum d'errance, Richard Price nous fait goûter l'amertume qui transpire par chacun des pores des protagonistes qui ne peuvent encore et pourtant doivent déjà. De cette amère humeur résultent des échanges acerbes. Si j'avais un chien avec une tête comme toi, je lui raserais le cul et je lui apprendrais à marcher à reculons. Et pourtant, ils ont besoin les uns des autres, s'aiment sans doute à leur façon, ne s'imaginent pas séparés. Et quand la vie les désunit malgré tout, alors ils chantent l'hymne des Vagabonds, comme si leurs voix à l'unisson, immatérielles, pouvaient ne faire qu'une, pour un instant et pour toujours, insaisissables.
Buddy passa les bras autour des épaules de Richie et de Joey et les pressa aussi fort qu'il put, comme si son étreinte allait empêcher les choses de changer. Mais Eugène, lui qui se disait que tant qu'il y aurait quelque chose pour lui rappeler que c'était chouette d'avoir dix-sept ans, il ne risquerait rien, a bien compris que plus rien ne serait comme avant, que ce temps d'errance, ce temps de rien ou presque, ce temps de si peu de choses dont l'importance ne fait sens qu'à travers le prisme du passé, que tout cela est révolu, et qu'il ne leur resterait bientôt qu'à regretter.
Il avait l'impression qu'on lui avait volé quelque chose mais il ne savait pas quoi. Quoi ? La jeunesse et l'insouciance sans doute. Mais saura-t-on jamais ce qui a disparu vraiment et qui nous plante là, seuls et nostalgiques ?

Citation

Si j'avais un chien avec une tête comme toi, je lui raserais le cul et je lui apprendrais à marcher à reculons.

Rédacteur: Jean-Claude Lalumière jeudi 08 janvier 2009
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