La Petite fêlée aux allumettes

Ce n'est pas l'heure de se bourrer. On a à discuter. Il y a des morts sans tueurs, des tableaux qui se baladent sans propriétaire, des Mata Hari qui tueraient père et mère pour les récupérer. Et toi, tu ne penses qu'à boire. Elle est belle la police !
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Noir

La Petite fêlée aux allumettes

Humoristique - Tueur en série MAJ jeudi 08 mars 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Nadine Monfils
Paris : Belfond, février 2012
260 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-5200-9
Coll. "Littérature française"

Actualités

Cadeau piégé d'outre-quiévrain

Après des années de réussite artistique chroniquée ici même, au rythme d'un roman par an, Nadine Monfils, la Zazie de Montmartre, a enfin atteint le succès commercial, éternel moment charnière pour les écrivains. Allait-elle mettre de l'eau dans son vin pour courir après le succès ? Que nenni ! Il est désormais clair qu'avec sa verve, Nadine Monfils est certainement la meilleure héritière de feu Frédéric Dard, mais un Dard belge jusqu'au bout des ongles, un pied ancré dans un (plat) pays voué au fantastique et au surréalisme, un Schtroumpf farceur bourré à la Tripel Karmelit déposant des colis piégés explosant au groin tant des culs-pincés de la littérature propre sur elle que des costards-cravates cyniques du thriller industriel.

On y retrouve à la fois le personnage de mémé Cornemuse, fée cabossée découverte dans Les Vacances d'un serial killer, lâchée dans Pandore, la ville fantasmagorique peinte par Magritte sous l'égide de Jean Ray, théâtre de plusieurs romans précédents de l'auteur. Dans cette cité de l'indicible peur, un assassin tue des petites filles en s'inspirant de contes de fée pendant que Nake, punkette entre deux vodkas et meurtrière par accident d'un apprenti-violeur, a des visions prémonitoires des meurtres à chaque fois qu'elle gratte une allumette. Sale affaire pour le commissaire Cooper, remplaçant du commissaire Lynch (perdu de vue depuis Coco givrée), affublé d'un assistant flic de jour et travesti de nuit, le bien nommé Michou. Toute cette parade monstrueuse tragi-comique s'agite et se poursuit en 260 pages bien tassées (l'auteur faisant rarement dans le délayage) jusqu'à une conclusion satisfaisante.
Désormais, le corpus de l'auteur semble s'éloigner du polar stricto sensu pour devenir une saga plus qu'une série, où lieux et personnages s'entremêlent, et qui, comme toute les bonnes comédies, n'oublie jamais une certaine noirceur sous-jacente. Ce roman se situe certes dans la droite lignée de Tequila frappée et Coco givrée, mais s'y rajoute l'ingrédient qui tue : une langue de plus en plus travaillée à chaque ouvrage, bourrée de petits bonheurs d'écriture, de détails drôlatiques et de phrases bien senties sans jamais tomber dans la tentation du surécrit ou du bon mot gratuit. Vivement l'an prochain !

Nominations :
Olives noires 2012

Citation

À l'époque, Max avait une belle gueule et surtout du bagou. C'est avec ça qu'il séduisait les gonzesses. Mais tous ses albums souvenirs étaient éclaboussés de sang.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 23 juillet 2012
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