La Douceur de la vie

Bouleversé, presque affolé, Franck réfléchit tout en lançant des coups d'œil inquiets autour de lui. Devait-il vraiment mettre dans sa poche de veste deux moitiés de doigts et un fragment de chair qui évoquaient vaguement la paume d'une main, le tout excessivement malodorant et d'une affreuse couleur noirâtre ?
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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

La Douceur de la vie

MAJ lundi 16 avril 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Paulus Hochgatterer
Die Susse des Lebens - 2006
Traduit de l'allemand (Autriche) par Françoise Kenk
Meudon : Quidam, avril 2012
256 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-915018-72-1

Autriche, on triche

Les écrivains autrichiens nous ont habitué à une vision noire et sombre de leur propre pays, vu comme une lointaine province engoncée dans son catholicisme et son sens des convenances que l'on croirait volontiers sortis des romans mauriaciens. Ce pays est tellement noyé dans les brumes et les non-dits que même l'écriture des romans policiers en est imprégné.

Dans La Douceur de la vie, le roman de Paulus Hochgatterer, tout commence avec une petite ville du fin fond de l'Autriche. Un vieil homme est retrouvé mort. Il a été égorgé puis sa tête a été écrasée. Y a-t-il un témoin du meurtre ? Peut-être sa petite fille de cinq ans mais elle est devenue mutique. Un pédopsychiatre essaye de dénouer la situation, et toute cette affaire lui fait penser à un autre patient qui se déguise en Darth Vador pour aller tuer des animaux lors de ses promenades...
Le roman oscille entre différents pôles : la famille de la victime, un prêtre qui essaye d'écouter discrètement son ipod pendant les offices qu'il célèbre et pense que Bob Dylan est la réincarnation de Jésus, deux individus qui se déguisent pour aller commettre des forfaits, d'innombrables réunions de service dans l'unité psychiatrique, des conflits entre personnels.

Paulus Hochgatterer truque les pistes en changeant sans cesse de personnage. Comme en plus, chacun parle à la première personne, cela complique la donne. Le style complexe se perd lui aussi, de manière très construite, dans les méandres brumeux des psychologies des acteurs de l'intrigue, renforcé par le décor enneigé, étouffant les bruits. Du coup, il faut être un lecteur très attentif pour comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire policière, mais il suffit aussi de se laisser emporter, comme anesthésié dans l'atmosphère créée, comme englouti dans les pâtisseries autrichiennes lourdes et surchargées. Le tout avec une forme ironique, annoncé par le titre, car la vie est forcément tout sauf douce, dans ces campagnes bucoliques où se nichent les pires horreurs tandis que sonnent les cloches des églises.

Citation

La plaque environ un mètre carrée, lettres dorées derrière un épais plexiglas ; Maître Norbert Kossnik, conseiller fiscal et administrateur fiduciaire agrée. Fiduciaire. Un escroc qui graisse la patte aux employés du fisc et qui fait chanter ses clients.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 13 avril 2012
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