Les Dernières enquêtes de Monsieur Lecoq

Un parti politique, se dit-il, c'est comme une association de malfaiteurs : on tait les dissensions et on met les moyens en commun pour concevoir le plan, parachever les préparatifs et passer à l'action, mais même si on réussit le casse du siècle on sait pertinemment que les ennuis naîtrons après, quand sera venu le moment de partager le butin.
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mardi 19 mars

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Roman - Policier

Les Dernières enquêtes de Monsieur Lecoq

Psychologique - Énigme - Faits divers MAJ vendredi 27 avril 2012

Note accordée au livre: 6 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 29 €

Émile Gaboriau
Thierry Chevrier (présentations & notes)
Paris : Omnibus, mars 2012
1068 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-258-09329-4

Le maître-enquêteur - suite !

Entre 1865 et 1868, en cinq romans, Émile Gaboriau pose les bases de la littérature criminelle en mettant en scène le premier enquêteur récurent de l'histoire du genre.
Les éditions Omnibus rééditent, en deux volumes, l'intégrale de ces cinq enquêtes. Après un premier tome, paru en 2011, qui regroupe la mythique Affaire Lerouge, Monsieur Lecoq et Le Crime d'Orcival, la seconde livraison se compose du Dossier n° 113 et des Esclaves de Paris.
Cependant, l'ordre chronologique d'écriture et de première parution n'est pas respecté puisque Émile Gaboriau narre, dans Monsieur Lecoq, la cinquième et dernière enquête de son héros, lui donnant, en conclusion, les moyens financiers de vivre une retraite confortable.
L'auteur clôt sa série pour se consacrer à des romans qu'il estime d'un genre plus abouti, plus social, donnant accès à une dimension littéraire plus conforme à ses souhaits : la "vraie" littérature.

Outre les passionnantes enquêtes du héros, les deux volumes sont complétés par un travail bibliographique d'une grande qualité de Thierry Chevrier. Dans le premier tome, cet expert en littérature populaire éclaire la vie d'Émile Gaboriau par nombre de détails et d'anecdotes inédits, fait revivre cet auteur et son œuvre policière.
Thierry Chevrier a dû, comme nombre d'amateurs de littérature policière de haute tenue, être frustré de ne pas avoir plus d'enquêtes de Monsieur Lecoq à dévorer. Aussi, dans la préface du second tome, il recense les suites, les reprises, les pastiches, qu'il nomme "Les Huit vies de Monsieur Lecoq". Il a retrouvé, ainsi, huit romans où l'on retrouve le héros, son ombre ou son empreinte.
On mesure l'importance du personnage dans son époque. En effet, c'est peu après le décès de Gaboriau que son héros revient sur le devant de la scène dans La Vieillesse de Monsieur Lecoq, le 28 août 1877, sous la plume de Fortuné du Boisgobey, un romancier d'une notoriété certaine, auteur, à cette date, de plus de vingt romans. Celui-ci reprend la voie tracée par son prédécesseur puisque Monsieur Lecoq est un retraité encore très vert qui doit tout faire pour sauver son fils victime d'une machination. En 1885, sous la signature de Busnach et Chabrillat, paraît La Fille de Monsieur Lecoq. Des auteurs vont se succéder pour redonner vie, avec plus ou moins de bonheur, au héros. Mais, outre les deux premiers romans cités, les autres ne sont qu'une pâle copie. Il faut attendre 1952, et Le Dernier dossier de Monsieur Lecoq, de Jean Kéry, pour trouver un pastiche d'une grande intelligence.

Puis Thierry Chevrier fait un parallèle éblouissant d'érudition entre Monsieur Lecoq et Sherlock Holmes, le second étant le continuateur du premier. Conan Doyle, lui-même, a reconnu dans ses mémoires, son attrait pour l'œuvre de Gaboriau dont il appréciait : "... l'élégance et l'ingéniosité des intrigues".

Les romans contenus dans ce second volume font regretter le choix d'Émile Gaboriau qui priva, ainsi, la littérature d'œuvres d'exception.

NdR - L'anthologie comporte les romans :
Le Dossier n° 113 (1867)
Les Esclaves de Paris (1867/1868)


On en parle : La Tête en noir n°156

Citation

L'accueil critique de Dernier dossier de Monsieur Lecoq fut enthousiaste. Robert Margerit dans Le Populaire du Centre ajoute : "Jean Kéry a réussi le joli tour de force de faire tenir en un peu plus de 130 pages tout l'esprit et toute la technique d'un auteur dont la première caractéristique fut de ne jamais écrire de roman de moins de mille pages..."

Rédacteur: Serge Perraud lundi 23 avril 2012
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