Tuons et créons, c'est l'heure

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mardi 19 mars

Contenu

Roman - Noir

Tuons et créons, c'est l'heure

Énigme MAJ mercredi 25 mars 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6 €

Lawrence Block
Time to murder and create - 1976
Traduit de l'anglais (États-Unis) par André Roche
Paris : Points, octobre 1997
202 p. ; 18 x 10 cm
ISBN 978-2-02-032681-0
Coll. "Roman policier", 432
Matt Scudder, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Matt Scudder naît en 1976 sous la plume de Lawrence Block. C’est un ancien flic qui a tué accidentellement une fillette, Estrellita Rivera. Il a alors tout abandonné de sa vie, son métier, sa femme, ses deux fils et leur maison cossue de Long Island. Il s’installe dans une chambre d’hôtel du quartier de New York alors appelé Hell’s Kitchen car l’Enfer n’est rien à côté de ses cuisines. Il devient privé à ses heures perdues, sans licence officielle, prend les enquêtes comme elles se présentent, fixe le prix de sa prestation au feeling, met toujours 10 % de ce qu’il gagne dans le tronc des pauvres sans trop savoir pourquoi, allume des cierges, met beaucoup de bourbon dans son café et traîne assidument dans les bars de son quartier, dont celui de Jimmy Armstrong. Fréquente Elaine, call girl et sa future femme ; Jim son parrain chez les Alcooliques anonymes ; Mick Ballou, Irlandais, assassin, fils de boucher ; un ancien flic qui a toujours besoin d’un chapeau neuf (i.e : recevoir un billet qui lui permettra d’arrondir ses fins de mois en échange d’une information), T.J., un jeune black roi de l’informatique... Déambule dans les rues de New York qu’il aime et connaît comme sa poche, tergiverse avec lui-même. Et se range des voitures, fait de nouvelles connaissances, arrête de boire, vieillit au fil des livres puisque jusqu’à présent, il est toujours vivant. Qu’il vive encore longtemps !

Chronique

Jacob Jablon, surnommé La Toupie, parce qu'il fait tourner sans cesse une pièce de monnaie comme un clin d'œil à Scarface d'autant plus ironique qu'il est un minable petit escroc, avait passé un deal avec Matt Scudder. Tous les vendredis, La Toupie l'appelait comme signe qu'il était encore en vie. Il savait qu'il était en danger ; on est si vite renversé par un bus… Il avait confié à Matt une enveloppe à n'ouvrir qu'en cas d'accident. Un vendredi, La Toupie n'appelle pas, et Scudder guette dans les journaux l'annonce de la mort de son ami. Il décide d'ouvrir l'enveloppe qui recèle des informations sur trois personnes que La Toupie faisait chanter, connaissant certains de leurs faits et gestes qui auraient pu leur nuire. Il a aussi joint une lettre pour Matt avec 3 000 dollars pour qu'il découvre qui l'a tué. Jablon suppute que Scudder ne fera pas qu'empocher l'argent mais accomplira sa requête.
Le premier s'appelle Prager : sa fille a autrefois écrasé un enfant, ne s'est pas arrêtée, et Prager a fait jouer son argent pour la couvrir ; la deuxième, Beverly Ethridge, avant d'épouser un riche New-Yorkais, avait touché à des trafics divers et variés (prostitution, pornographie et "arnaque à l'hectare") ; le dernier, Huysendahl, futur gouverneur de l'État de New York, avait une propension à aimer un peu trop les jeunes garçons.
Scudder tente le tout pour le tout et se fait passer pour l'associé maître-chanteur de La Toupie auprès d'eux. Mais il nous fait ça à la Matt, se donne comme cible pour mieux repérer celui a tué Jablon : c'est-à-dire qu'il donne son nom, l'adresse de son hôtel, et vient me descendre quand tu veux, guy !
Pourquoi Matt se met-il dans un tel pétrin ? Lui, qui n'est ni moralisateur ni puritain. Lui qui n'irait se faire le justicier d'aucun de ses trois méfaits. Lui qui sait ce que c'est que de tuer "par hasard". Est-ce pour honorer la confiance de Jablon ? Parce qu'il ne supporte pas le meurtre ?
Ni moralisateur ni puritain, Matt Scudder a une morale, la sienne. Et Lawrence Block serait-il étonnamment un moraliste (dans le sens noble du terme, of course !) ?

Citation

Je ne suis pas certain de croire en quoi que ce soit de sacré. C'est une question difficile. […] Je ne sais pas si la vie humaine est sacrée. Je ne supporte pas le meurtre, c'est tout. […] Je ne veux pas vous tuer, je ne veux pas vous dénoncer, ni rien de ce genre. Je suis fatiguée de jouer le rôle d'avatar incompétent de Dieu.

Rédacteur: Marie-Caroline Saussier lundi 16 février 2009
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