Meurtre en Périgord

Le monde se mit à tanguer, vira au noir et s'effaça avant de réapparaitre à l'instant où il pénétrait brutalement son vagin desséché par la terreur.
Colleen McCullough - Fleurs sanglantes
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 19 mars

Contenu

Roman - Policier

Meurtre en Périgord

Historique - Procédure MAJ mardi 31 juillet 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Martin Walker
Bruno, chief of police - 2008
Traduit de l'anglais par Serge Cuilleron
Paris : Le Masque, mai 2012
420 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7024-3803-9
Coll. "Grands formats"

Campagne française avec prisme anglais

Les enquêtes dans la campagne anglaise avec des inspecteurs pince-sans-rire aux problèmes bien quotidiens, forment un sous-genre à l'intérieur du roman policier britannique qui fait la joie des lecteurs du dimanche soir. Martin Walker a décidé de s'engouffrer dans cette brèche littéraire en la vivifiant d'une nouvelle odeur, celle des cuisines du Périgord. Nous voilà donc, avec Meurtre en Périgord, dans un roman régionaliste français, avec son sénateur-maire, ses notables dépassés par les mœurs de leurs enfants, ses paysans aux rancœurs ancestrales, sa fête du 14-Juillet, et ses nombreuses recettes de cuisine, mais vu à travers les yeux d'un auteur écossais. Du coup, les clichés sont évoqués avec une certaine gourmandise. Les passions politiques (ici des manifestations), la lourdeur de la province et sa volonté de cacher ses secrets, le besoin de fêter et de s'alcooliser, la lutte contre les instances européennes qui veulent tout calibrer, les joies simples d'une vie bucolique, son parti extrémiste et ses "guerres" de religion.

De fait, Meurtre en Périgord raconte le parcours de Bruno Courrèges. Ancien militaire, devenu chef (et seul membre) de la police municipale de SAint-Denis, un petit village de Dordogne, il doit s'occuper de ses concitoyens, tout en jouant au tennis et au rugby, et en retapant sa maison. C'est alors qu'il est confronté au meurtre de Hamid, retraité de l'armée, héros de guerre. Un harki, venu passer ses dernierjourss avec ses enfants et petits-enfants, des beurs fortement intégrés dans le village. C'est l'occasion que cherchait Martin Walker pour développer son intrigue et une enquête qui nous plonge dans le passé trouble de la Seconde Guerre mondiale.

Passé ce postulat, force est d'admettre que Martin Walker doit savourer la joie d'être en Dordogne car ce bonheur transparait dans un roman à l'accent drôlatique qui met en scène la lutte des habitants contre d'affreux fonctionnaires de l'Europe, les marivaudages entre les touristes et les patronnes de gite, et les lettres anonymes dans des hameaux de trois maisons. Il nous offre une vision du roman régionaliste comme vision du monde et non comme atout commercial ou fourre-tout du n'importe quoi. Ce roman ouvre une série avec Bruno Courrèges, et ce premier volet, à l'image des nombreuses descriptions de cuisine qui parsèment le roman (même la cuisine anglaise !...), ouvre l'appétit.

Citation

En général, le maire sait comment les gens votent. Ça ne varie pas beaucoup d'une élection à l'autre. Ici, les opinions politiques se transmettent de père en fils.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 30 juillet 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page