Mauvaise herbe

J'ai toujours prétendu qu'il fallait accorder un crédit plus que mitigé aux aveux spontanés des repentis du terrorisme... dit-il ; ils sont trop pressés de se faire pardonner pour être honnêtes !
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samedi 20 avril

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Roman - Noir

Mauvaise herbe

Social - Musique - Drogue - Urbain MAJ mercredi 01 août 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Léonard Taokao
Malzéville : Territoires témoins, juillet 2012
156 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-918634-13-3
Coll. "Borderline"

Morve pleine sur la Manchette

Le polar s'est souvent lié à la musique avec des considérations et des exagérations sur le blues, le jazz et le rock'n roll. Delacorta avait lui mis en scène l'opéra avec son Diva. Mais, plus rares sont les romans, à part chez Cathi Unsworth, qui ont tenté de lier l'esthétique punk et le roman noir. C'est pourtant ce que l'on retrouve dans cette Mauvaise herbe, de Léonard Taokao. Mais pourquoi ?

Pour un certain goût de la marginalité ? Car Yann, le personnage central, vit dans un mobile home avec son chien, et passe son temps à se droguer ou à boire ou à faire les deux à la fois. Autour de lui, d'autre marginaux, des romanichels, des tueurs albanais, un violeur en série, une communauté hippie, et une secte apocalyptique, bref que des gens intégrés dans le système.
À moins que ce ne soit un léger sens du sordide ? En effet, Léonard Taokao nous impose un texte où les personnages vomissent, où les fusillades se font au milieu des parkings de supermarchés, où les méchants n'hésitent pas à crucifier les vieux chiens sur les portes des caravanes pour marquer leur désapprobation.
Ou encore pour un certain goût de la démesure ? Entre deux cuites, Yann traverse la France pour livrer des cigarettes de contrebande ou convoyer des paquets de drogue, devient hippie et construit sa propre maison, décide de suivre la route de Compostelle pour tromper ses ennemis, lutte au fusil à pompe contre la mafia albanaise et n'hésite pas à demander une rançon à la police.
Ou plus simplement finalement pour un certain sens de la dérision ? Il faut bien le dire, Léonard Taokao manie l'humour avec violence, utilise la première personne qui renforce l'auto-dérision, se sert des techniques de grossissement qui ont fait leur preuve depuis Rabelais (des scènes de bagarre dignes des comédies burlesques) ou une rencontre familiale qui tourne court.

Ponctué justement de textes de chansons improvisées par le narrateur, qui sont autant d'hymnes punk, et d'une bande son sans équivoque lors de son roadmovie, Mauvaise herbe mérite haut la main la mention de roman noir punk de l'année ! Et s'inscrit dans la lignée des romans noirs français vifs, nerveux, pleins de morgue et de morve, joyeusement foutraques mais construits sur une ligne de basse speedée.

Citation

Après un certain temps de réflexion en compagnie d'une bouteille d'anisette, j'en arrivai à la conclusion imparable qu'un gars assis tout seul dans sa cuisine devant un verre d'alcool était au fond du trou, un poivrot en fin de course.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 31 juillet 2012
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