Les Morsures du passé

Si tu avais davantage parlé avec Odette, aurait-elle moins perdu les mots ou pas eu besoin d'aller les chercher dans toutes ces histoires de meurtres, de détectives, d'enquêtes ? C'est très intelligent et plein d'initiative de sa part d'aller s'adjoindre un détective pour récupérer les mots dont elle a besoin.
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Roman - Thriller

Les Morsures du passé

MAJ vendredi 07 septembre 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Lisa Gardner
Live to Tell - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard
Paris : Albin Michel, septembre 2012
440 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-24304-1
Coll. "Spécial suspense"

Pédopsycho-thriller

Les Morsures du passé est le quatrième roman mettant en scène la policière D. D. Warren, par Lisa Gardner, une auteur qui a beaucoup produit (vingt-huit romans sous ce nom ou sous celui d'Alicia Scott depuis 1995). Voici donc l'occasion si vous l'avez ratée de découvrir la énième "Reine du crime"™ censée remplacer Mary Higgins Clark sur les têtes de gondole. L'argument est intéressant : dans une banlieue de Boston, un père semble avoir massacré sa famille. Oui, mais dans cette famille de cinq, un sixième couvert était dressé... et peu après, une autre famille est assassinée selon le même M.O., lequel n'a pas été divulgué au grand public. Le seul point commun est un institut de pédopsychiatrie où sont passés des enfants des deux familles, tenu par Danielle, une infirmière qui a vu elle-même sa famille se faire décimer quelques vingt-cinq ans plus tôt, et où officie un certain shaman... Une intrigue qui en vaut une autre, mais que l'auteur complique un peu inutilement, prenant plusieurs points de vue, passant de la première à la troisième personne, le temps d'instaurer des considérations sur le dévouement par rapport à ces chères têtes blondes, etc., etc., qui rappellent plus les téléfilms du samedi soir que l'œuvre de Thomas Harris (puisque le Frank Dolarhyde de Dragon rouge était aussi un familicide). De même l'enquêtrice a pour personnalité quelques traits behavioristes vite brossés — elle aime manger et sa vie sentimentale est nulle — comme les héroïnes du petit voire du grand écran. Ce qui contraste avec la dureté de certaines scènes : que dire lorsqu'on a pour protagonistes une enfant sauvage enfermée pendant huit ans qui s'auto-mutile dès qu'on lui prodigue un rien d'attention, et un garçon sujet à des pulsions meurtrières, y compris envers sa mère ? Un univers cauchemardesque, quoique documenté, qui risque de faire perdre quelques ventes tant le sujet est sensible - tous les enfants sont forcément de petits anges, et surtout les miens, n'est-ce pas ? Après une explication partiellement fantastique qui sert surtout à éviter certaines questions qui fâchent quant au scénario, le tout se conclut sur une morale bien sûr consensuelle en diable. Best-seller oblige, l'écriture est à la mitraillette, malgré une traduction irréprochable.


On en parle : La Tête en noir n°159

Citation

C'était soudain une nuit dont il fallait se méfier, se refermant sur le véhicule comme une fermeture Éclair sur un macchabée au fond d'une morgue obscure. Tous les endroits du monde possèdent leur propre nuit. Celle qui se diluait dans les phares de la voiture était féroce.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 06 septembre 2012
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