Sale temps pour le pays

Sa nature à elle n'était pas née d'une mode. Authentique, son goût des contacts et de la découverte des autres. Sincère son envie de lieux colorés qui bougent et, où la vie s'exprime pleinement, désordonnée et joyeuse. Déterminé et ambitieux son engagement professionnel, où elle avançait avec confiance, sûre de son talent, de ses idées et de ses envies, résolue à marquer son passage et à réussir.
Henri Clérau - Échappée fatale
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Policier

Sale temps pour le pays

Tueur en série - Procédure MAJ vendredi 14 septembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,15 €

Michaël Mention
Paris : Rivages, septembre 2012
270 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2399-9
Coll. "Noir", 882

Actualités

  • 13/09 Librairie: Mention de l'éventreur du Yorkshire au Genre urbain
  • 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
    Les thrillers ouvrent le bal en ce début de rentrée littéraire. Démarrage en trombe avec les Harlan Coben, Jean-Christophe Grangé, Lisa Gardner et autres Gillian Flynn, mais les romans noirs et sombres ne sont pas en reste avec la parution des "deuxièmes" Stuart Neville et Leonardo Oyola. Le premier se fait discret alors que le second est omniprésent sur la toile (sauf chez nous - pour l'instant - ne manqueront pas de noter les plus averties des éditrices asphaltées). À noter que Rivages publie deux inédits signés Michaël Mention et Dominique Forma, bien accueillis à la rédaction, que Krakoen envoie sa deuxième fournée de "Petits noirs" avec des nouvelles d'auteurs français (parmi lesquels on retrouve étonnamment le k-libriste Frédéric Prilleux), et que le Livre de poche ressort deux romans d'auteurs transfuges du Masque au Seuil, Ron Rash (que nous avons rencontré) et Don Winslow. Une semaine vous l'aurez compris placée sous le signez du chiffre "deux" :

    Grand format :
    À découvert, de Harlan Coben (Fleuve noir, "Noirs")
    Tu es le mal, de Roberto Costantini (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Caché, de David Ellis (Le Cherche midi, "Thrillers")
    Les Apparences, de Gillian Flynn (Sonatine)
    Les Morsures du passé, de Lisa Gardner (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Kaïken, de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel, "Thriller")
    Les Fantômes de l'harmonica, de Jean-Pierre Larminier (Jeanne d'Arc)
    Trois histoires énigmatiques suivi de Une nouvelle aventure d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (Librio)
    Anima, de Wajdi Mouawad (Actes sud)
    Collusion, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller")
    Chamamé, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    Le Parieur, d'Alexis Salatko (Fayard, "Littérature française")
    Je pars demain pour une destination inconnue : Exodus, 1947, de Maud Tabachnik (Archipel, "Cœur noir")

    Poche :
    Ne la quitte pas des yeux, de Linwood Barclay (J'ai lu, "Thriller")
    Nonne à tout faire, de Guillaume Béchard (Grand west, "Poche")
    Ligne 13, d'Antoine Blocier (Krakoen, "Petit noir")
    Tu me suivras dans la tombe et autres romans, de James Hadley Chase (Folio, "Policier")
    Remède mortel, de Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Les Instruments de la nuit, de Thomas H. Cook (Pointsdeux, "Pointsdeux")
    Les Mariolles, de Frédéric Dard (Pocket)
    Boarding, de Jean-Marc Demetz (Krakoen, "Petit noir")
    Voyoucratie, de Dominique Forma (Rivages, "Noir")
    La Fille cachée, de Lisa Gardner (Archipoche, "Archipoche")
    La Maison d'à côté, de Lisa Gardner (LGF, "Thriller")
    Les Plumes du dinosaure, de Sissel-Jo Gazan (LGF, "Thriller")
    Nocturne, de Martha Grimes (City, "Poche")
    The Killing, de David Hewson (J'ai lu, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (LGF, "Thriller")
    Le Diable dans la ville blanche, d'Erik Larson (LGF, "Thriller")
    Une nuit sur la mer, de Patricia J. MacDonald (LGF, "Thriller")
    La Ville des enfants perdus, de Jennifer McMahon (LGF, "Thriller")
    Lucille, de Franck Membribe (Krakoen, "Petit noir")
    Sale temps pour le pays, de Michaël Mention (Rivages, "Noir")
    Une mer sans soleil, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives")
    Encubé, de Frédéric Prilleux (Krakoen, "Petit noir")
    Serena, de Ron Rash (LGF)
    Du bois dont on fait les pipes, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    La Fin des haricots, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    Chapeau, de Hervé Sard (Krakoen, "Petit noir")
    Entre deux voix : journal d'une jeune interprète de conférence, de Jenny Müller Sigot (Mon village, "Roman poche")
    Ulve la rouge, de Claude Soloy (Krakoen, "Petit noir")
    Savages, de Don Winslow (LGF, "Policier")
    Liens : À découvert |Remède mortel |La Maison d'à côté |Les Morsures du passé |Les Plumes du dinosaure |Kaïken |Le Diable dans la ville blanche |Une nuit, sur la mer |Serena |Chapeau |Je pars demain pour une destination inconnue |Savages |Voyoucratie |Caché |Tu es le mal |Chamamé |The Killing |Linwood Barclay |Antoine Blocier |James Hadley Chase |Harlan Coben |Thomas H. Cook |Frédéric Dard |Jean-Marc Demetz |Gillian Flynn |Dominique Forma |Lisa Gardner |Martha Grimes |Michael Koryta |Jean-Pierre Larminier |Maurice Leblanc |Patricia McDonald |Franck Membribe |Stuart Neville |Leonardo Oyola |Anne Perry |Ron Rash | San-Antonio |Hervé Sard |Maud Tabachnik |Don Winslow |David Ellis |Roberto Costantini

Dépeçage d'enquête

Quand au milieu des années 1970 au Royaume-Uni un tueur s'en prend à des prostituées, la presse anglaise a tôt fait de le surnommer L'Éventreur du Yorkshire, et d'en faire ses choux gras. L'enquête piétine, les attaques - souvent meurtrières - se multiplient. Le même mode opératoire ou peu s'en faut : les victimes non violées sont frappées au marteau dans la nuque, torse lacéré. Le tueur sévit aussi bien à Leeds qu'à Manchester, Bradford ou Huddersfield. S'en prend aussi bien à des prostituées qu'à des femmes esseulées. Michaël Mention, dans un style quasiment télégraphique où il maîtrise l'art de la chute sobre et efficace en fin de chapitre, a repris ces faits pour un roman sans temps mort où il prend le temps de dépeindre les principaux protagonistes d'une enquête avec de nombreuses failles.

À commencer par le manque de communication entre les services de police concernés. Le manque de rigueur et de logique. Dans l'intrigue de l'auteur, les soupçons par élimination logique se portent très vite un seul suspect. L'étau se resserre sans pour autant qu'il soit confondu. Pendant ce temps, Michaël Mention s'attarde sur l'enquêteur George Knox, un homme qui au cours de ces quelques années d'investigation va tout perdre : sa femme d'un cancer, ses responsabilités, ses amis, sa santé puis la vie. Un homme pour qui les victimes portent toutes un nom. Et c'est cette accumulation de noms qu'il aura porté comme une croix jusqu'au cimetière. L'enquête sera reprise par un de ses anciens amis justement qui suivra la même trajectoire avant que, comme bien souvent dans ces affaires de tueurs en série, le meurtrier soit enfin confondu lors d'un banal contrôle routier.

Cette multi-tragédie est donc racontée en un style sobre et factuel parsemé de références de l'époque dans un souci évident d'être très (trop ?) visuel. La crise économique, le déclin d'une nation, la montée au pouvoir de Margaret Thatcher avec le flot libéraliste qui s'ensuit, la musique qui inonde les radios, les films qui passent au cinéma, le tout avec cette veine "Je me souviens" qui procure toujours chez le lecteur un brin de nostalgie et qui lui donne des repères. Mais il y a l'autre pendant : l'absence de repères géographiques fictionnels. Seules les têtes de chapitre nous disent où nous nous trouvons. Les descriptions, elles, sont totalement absentes. On traverse les villes comme on traverse le désert. "Vous êtes ici", semble nous indiquer Michaël Mention, et l'on est forcé de le croire. Un roman urbain sans cet éclairage urbain, qui peut déboussoler auquel l'auteur ajoute quelques coupures de presse pour rendre son récit plus... "vivant". L'ensemble se lit avec délectation, les pages se tournent à bonne vitesse, et l'on referme le livre en se disant que décidément il y a quelque chose de pourri depuis longtemps dans les rouages des polices.


On en parle : La Tête en noir n°159

Citation

George poursuit sa lecture, apprend que la cuisse droite portait l'empreinte d'une semelle de pointure 41. "Marquée comme du bétail." Soucieux, Walter allume une cigarette. L'odeur indispose son ami, mais il n'en dit rien.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 11 décembre 2012
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page