Mortels regards

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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

Mortels regards

Fantastique - Social - Mafia MAJ lundi 08 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Michael Koryta
The Cypress House - 2011
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Namia
Paris : Calmann-Lévy, septembre 2012
428 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4267-7
Coll. "Robert Pépin présente"

Actualités

  • 11/04 Édition: Parutions de la semaine - 11 avril
  • 21/09 Édition: Parutions de la semaine - 21 septembre
    C'est une semaine plutôt tranquille dans le petit monde littéraire. Pour une fois les choix restent en des dimensions mesurées. La Demeure éternelle, avant-dernier roman de William Gay, est sans aucun doute le livre de la semaine avec une vision de l'Amérique de 1943, et ce même si son écriture peut déranger. Loin d'être minimaliste, elle est déliée à l'extrême avec une touche de gothique. Soudain trop tard, de l'Espagnol Carlos Zanon est une balade dans les bas-fonds barcelonais en compagnie d'amis, et c'est toute une fresque qui va être au centre d'un drame schizophrène. Le drame, il en est fortement question dans cette réédition remarquable de Nous avons toujours vécu au château, de Shirley Jackson. Le roman nous est proposé par les éditions Rivages en poche et dans une nouvelle traduction de Jean-Paul Gratias. Deux sœurs et un oncle, ultimes rescapés d'un drame élisabéthain empoisonné, vivent reclus dans une maison encerclée de villageois haineux, quand un cousin débarque et détruit le fragile équilibre. Simplement brillant. Nous n'oublierons pas non plus Clockers, de Richard Price avec son éternelle mais belle et noire immersion dans un monde américain urbain gangrené par les trafics de drogue et la corruption. Quant au reste, signalons les nombreuses parutions en grands caractères. Une semaine riche avec Arnaldur Indridason, J.-M. Erre et Élisa Vix...
    Mais vous êtes bien entendu invités à découvrir tous ces romans et recueils de nouvelles :

    Grand format :
    Le Chevalier noir, de Michel Abega (L'Harmattan Cameroun, "Lettres camerounaises")
    Dernier voyage, collectif (Luce Wilquin, "Noir pastel")
    La Demeure éternelle, de William Gay (Le Seuil, "Policiers")
    Les Disparus de Juarez, de Sam Hawken (Belfond, "Noir")
    Bloodmoney, de David Ignatius (Jean-Claude Lattès")
    Le Calice empoisonné, de Bernard Knight (Pygmalion, "Policiers")
    Mortels regards, de Michael Koryta (Calmann-Levy, "Robert Pépin présente")
    La Catastrophe, de Krystyna Kuhn (City, "Young adults")
    Morofisc, de Patrick-Jérôme Lambert (de Midi)
    Le Guide du Tuard, de Jacques Mondolini (Oslo, "Osaka")
    L'Archange est nu, de José Noce (Krakoen, "Forcément noir"
    Copycat, de James Patterson & Howard Roughan (L'Archipel)
    Au temps pour moi, de Serge Scotto (L'Écailler)
    Le Visage de la camarde, d'Alexandre Serres (Le Masque d'or, "Adrénaline")
    Infiltrée, de Taylor Stevens (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Autour 2 Luna, de Ygg (Édilivre, "Classique")
    Soudain trop tard, de Carlos Zanon (Asphalte, "Fictions")

    Poche :
    Carte blanche, de Jeffery Deaver (J'ai lu, "Thriller")
    Minuit, impasse du cadran, de Claude Izner (10-18, "Grands détectives")
    Nous avons toujours vécu au château, de Shirley Jackson (Rivages, "Noir")
    Sang d'encre au Mans, de Bernard Larhant (Alain Bargain, "Enquêtes & suspense")
    Alerte rouge à Brest, de Martine Le Pensec (Alain Bargain, "Enquêtes & suspense")
    Le Commissaire Stradius : le papa soleil, de Benoît Martin (Orphie, "Policier outre-mer")
    Le Réseau Phénix, de Don Pendleton (Vauvenargues : Hunter, "L'Éxecuteur")
    Clockers, de Richard Price (10-18, "Domaine policier")
    Perfidie du crime, de Nora Roberts (J'ai lu, "Roman")
    La Mort d'Auguste, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    L'Ours en peluche, de Georges Simenon (Presses de la Cité, "Petits noirs")
    Partie italienne, de Laurence Vanhaeren (Le Masque d'or, "Adrénaline")

    Grands caractères :
    La Muraille de lave, de Arnaldur Indridason (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Le Sang de l'hermine, de Michèle Barrière (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Sous haute tension, de Harlan Coben (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Le Mystère Sherlock, de J.-M. Erre (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    Intrigue à Venise, d'Adrien Goetz (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    Les Trois crimes de Noël, de Christian Jacqu (Feryane Livres en gros caractères, "Policier")
    L'Enfant témoin, de Robert Rotenberger (À vue d'œil, "Collection 16-17")
    La Nuit de l'accident, d'Élisa Vix (À vue d'œil, "Collection 18-19")
    Liens : La Muraille de lave |Le Sang de l'hermine |Soudain trop tard |Minuit, impasse du Cadran |Au temps pour moi |Arnaldur Indridason |Michèle Barrière |Harlan Coben |Jeffery Deaver |William Gay |Claude Izner |Bernard Knight |Michael Koryta |Jacques Mondoloni |James Patterson |Richard Price |Robert Rotenberg |Serge Scotto |Georges Simenon |Taylor Stevens |Élisa Vix |Jean-Paul Gratias |Carlos Zanón

Fantastique social

La crise actuelle que traverse le monde occidental offre aussi l'occasion aux écrivains de revenir sur les crises précédentes, et pour les Américains de se souvenir de la Grande crise de 1929. C'est aussi une bonne façon de renouer avec le grand roman américain sur la pauvreté, la lutte des exclus, à l'instar des grands romans noirs classiques, comme ceux de John Steinbeck ou On achève bien les chevaux de Horace McCoy. C'est donc le décor temporel que choisit Michael Koryta pour son nouveau roman. Les récents désastres des catastrophes naturels ont également remis en lumière le Sud cher à James Lee Burke, et c'est tout naturellement que l'auteur se tourne non vers la Louisiane mais vers la Floride où au début des années 1930 une tornade a causé d'énormes dégâts.

Michael Koryta va donc utiliser les thèmes classiques pour mettre en scène son histoire : deux vagabonds, deux étrangers, arrivent dans une petite ville, aux mains de la mafia. Ils se prennent d'amitié pour une femme seule qui essaye de survivre en faisant vivoter son hôtel. Ils vont l'aider et tombent tous les deux amoureux. Mais l'explosion dans sa voiture d'un ramasseur de fonds pour la mafia attire l'attention sur eux et les voilà surveillés par la police, liée aux truands. Comment, au sein d'une nature hostile (outre les éléments naturels, il y a des serpents d'eau et autres joyeusetés), les deux personnages vont essayer de s'en sortir, voilà tout l'enjeu du roman. À ces éléments, Michael Koryta ajoute - peut-être l'influence du lieu et les réminiscences de James Lee Burke - une touche légère de fantastique car son personnage central, Arlen Wagner, a découvert sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale qu'il a le don de voir les morts futures. Il constate que la mort se rapprochant, les gens autour de lui commencent à fumer des yeux, signe de l'évaporation de leur âme. De plus, il semble avoir reçu une partie du pouvoir de son père, capable de converser avec les morts...

Mortels regards oscille donc, avec grâce, entre un pôle hyper réaliste - une description sèche de la tentative de survie des pauvres gens au milieu d'une crise économique avec l'ajout de catastrophes naturelles et la pression de groupes mafieux - et une échappée entre l'amour naissant d'un couple de "paumés" et la façon dont le héros va concilier sa vie, son passé et ses "pouvoirs". Ces deux parties s'emboitent pour offrir un roman qui en s'inspirant d'une période connue présente une variation de qualité sur des thèmes classiques.


On en parle : La Tête en noir n°159

Citation

Tolliver était costaud mais pas en forme. Rapidement l'effort que ça demandait de tabasser Arlen dans cette pièce chaude et humide laissa des traces et il se mit bientôt à respirer presque aussi bruyamment que lui.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 01 octobre 2012
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