Tower

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vendredi 19 avril

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Roman - Noir

Tower

Mafia - Procédure MAJ mercredi 10 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8,65 €

Ken Bruen & Reed Farrel Coleman
Tower - 2009
Traduit de l'anglais (Irlande) par Pierre Bondil
Paris : Rivages, octobre 2012
252 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2410-1
Coll. "Noir", 883

Amitié furieuse

Roman à deux voix écrit par deux auteurs, Tower est un hymne à l'Amérique multiculturelle représentée ici par deux voyous des rues aux origines claires et distinctes qui vont avoir des trajectoires parallèles puis divergentes avant de disparaitre à l'instar de l'inconscient collectif un jour de septembre 2002. Nick & Todd. L'Irlandais et le juif. La rage et le combat. Tous les deux sont des enfants de Brooklyn en lutte contre l'autorité paternelle. Tous les deux vont s'acoquiner avec ce qui se fait de pire en matière de gangstérisme. Ils vont travailler pour Boyle, un violent épaulé par Griffin, un encore plus violent s'il en est. Le roman s'insinue dans leur quotidien avec une structure bien particulière. Deux parties qui sont les points de vue de l'un et de l'autre, autant de réalités pour en montrer leur fausseté. Nick et Todd vivent leurs vies de petites frappes en ce début de XXIe siècle qui n'est guère différent de ce qu'était l'Amérique des années 1920-1930 avec ses gangsters juifs. Mais la police resserre son étau autour de Boyle et sa bande. Alors que Nick s'enferre auprès du gangster, Tod est retourné par la police. Un infiltré intrépide sans cesse en danger. Inséparables à l'amitié indéfectible, les deux découvrent les vicissitudes de la vie, l'argent facile, les premières amours et les affres qu'elles procurent, le sentiment d'être indestructible, la férocité explosive que l'on a à marcher sur l'autre, et le retournement sanglant de situation. Ken Bruen et Reed Farrel Coleman s'en donnent à cœur joie pour confronter leurs environnements, leurs origines, les bars, le base-ball, les idées arrêtées qui font du bien, les envies de rébellion. La violence déferle avec cette touche bien poétique propre aux grands romans du genre. Il y a des scènes de torture, une cruauté exprimée au moment de tuer pour s'affranchir, de la vengeance qui fait écho à l'amour. L'un doit trahir l'autre, l'autre doit tuer l'un. Et ce qui aurait pu les annihiler, les unit à nouveau en un ultime combat fraternel et non fratricide. Loin des idéaux révolutionnaires irlandais phagocytés par les ambitions personnelles, loin des liens sacrés de la famille juive, méprisée pour son aliénation, les deux hommes rêvent de liberté. Et si c'est un lieu commun de dire qu'elle a un prix, ils ne pourront se l'offrir car le final donne sens au titre. Tower c'est un peu tout ça en quelques deux cent cinquante pages sèches qui se lisent étrangement avec délectation.

Citation

Si les Irlandais ont le cœur orienté vers quelque chose, c'est vers la mort. Vu que leur fonds de commerce, c'est le chagrin, le décès d'une mère c'est un peu comme un putain de grand chelem réussi dans les dernières secondes de l'ultime rotation au base-ball.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 08 octobre 2012
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