Les Vieilles décences

La poésie peut être une plante carnivore, et quand les rimes nous dévorent, il ne reste que la cruauté des mots. On peut toujours se pendre au point d'interrogation ou continuer à petits pas, en titubant sur les points de suspension... Que reste-t-il de nos amours ? Un souvenir, madame, un souvenir.
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vendredi 13 décembre

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Roman - Policier

Les Vieilles décences

Politique - Humoristique - Écologique MAJ mardi 14 avril 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 9 €

Max Obione
Bihorel : Krakoen, mars 2005
230 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-951946236
Coll. "Forcément noir"
Mau et Raja, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Raymond Japhet, dit Raja. Né dans les années 40, famille juive, râflée au Veld’hiv. Il fut alors confié en catastrophe aux époux Vidoche, qui vont l’élever... Magistrat intègre, sans illusion sur sa carrière, termine au Parquet comme substitut. Pas brillant... Épouse Mone, femme de caractère... À la retraite, devient avocat pour les petites gens. Installe son cabinet au fond du bistrot la Périchole... Rencontre enfin Maurice Cintray, dit Mau, ancienne relation de travail. Mau joue de la clarinette. Est né dans les années 1940 dans un bled d’Eure-et-Loir. Enfance malheureuse. Devient un vrai Gavroche, puis carrière de flic basique. Instinctif, rusé, grande gueule et franc buveur. Teigneux. Joue de la clarinette, prend des cours de Yiddish pour renouer avec ses origines. Collectionne les conquête.
Tous les deux apprécient le pinard de la Loire.

Le polar-terreux, version Obione

Mau, ancien flic, a entraîné son vieux pote Raja, magistrat à la retraite, dans une partie de pêche. Faute d'ablettes, ils ferrent un cadavre... Un cadavre dont la main est curieusement refermée sur un épi de blé. Mau diagnostique un meurtre. Mais pour les locaux (les gendarmes et le canard du coin), le noyé s'est noyé, point barre. C'est prendre Mau pour un idiot... Les deux compères enquêtent donc. D'autant qu'à la morgue, le cadavre livré par les pompiers n'est pas le bon. De fil en aiguille, nos deux acolytes finissent par lever une grosse affaire. Un vicomte (frelaté), un ricain (vrai de vrai), des bookmakers, d'anciens ministres, des préfets, des sénateurs et autres huiles, cul et chemise pour mener à terme leurs sordides embrouilles dont la Beauce est le théâtre. Une insulte au terroir ! Mau et Raja voient rouge et font le ménage... Sans ménagement.
Quelle galerie ! Quel couple que celui de ces deux retraités, Mau et Raja, veilleurs improbables de notre monde si moche. Braillards, paillards, il y a du Gabin dans ces deux-là, dans leur vadrouille exubérante de papys flingueurs. Du coup, la gouaille est à discrétion. Max Obione nous sert une langue truculente, qui de "pucier" à "ramenard", dévale à toute blinde le baragouin des gens de peu, la langue des bords de route du Tour de France, en marcel et pastaga. Une langue qui, à elle seule, vaut tous les lieux de mémoire et accomplit, pour notre régal, ce certain ton longuement mûri par le polar français. Un polar qui baguenaude en somme, jovial, picaresque, qui prend la clef des champs, s'enchampêtre si on osait, de bonnes odeurs espiègles et franches.

Citation

Le temps : c'est une addition de petites morts qui viennent niquer de petites vies.

Rédacteur: Joël Jégouzo vendredi 20 mars 2009
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