Aimer et laisser mourir

À leurs yeux, je n'étais peut-être qu'un légume, mais ils ne me blanchiraient d'aucun chef d'accusation.
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lundi 07 octobre

Contenu

Roman - Noir

Aimer et laisser mourir

Enlèvement - Drogue - Assassinat MAJ dimanche 16 décembre 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

A man of few words...

Bogota. Federico, piégé par son goût des jeunes femmes faciles, est l'otage d'une bande de gamins goguenards. Le Maudit, lui, est tueur à gages. Le meilleur. Otage d'un lourd passé qui lui doit son exil en Colombie, une bouteille de Jameson à la main, son vieux zippo dans l'autre et ce goût incoercible pour le cinéma noir des années 1930. En Colombie il a connu les FARC, la drogue, les équipées paramilitaires et la violence fauve des causes perdues. De mauvais souvenirs désormais. Ailleurs, une femme est torturée. Ainsi va le monde. Notre monde. Miserere Seigneur, Vlad aux manettes, un salaud de l'ex-Europe centrale, experte en brutalités en tous genres. Un salaud qu'Amanda a la mauvaise fortune de croiser et qu'elle tue presque sans l'avoir voulu. Sans savoir qui est ce salaud dont la famille bientôt va s'agiter, nerveuse, féroce, en Croatie profonde, parmi les sangliers et les forêts ancestrales, arpentant sa rancune barbare, déjà reniflant sa trace, lancée demain à sa poursuite. Amanda pute de luxe, du genre à plaire aux DSK, incroyablement belle, s'enfuit mais ne sait pas que déjà le clan de Tcheck, le frère de Vlad, est à sa poursuite, qu'elle ne peut pas leur échapper, qu'une armée de psychopathes est à ses trousses et que tout l'empire du proxénète croate ne compte désormais pour rien face à la vengeance qu'il rumine.

On tire déjà dans tous les sens, on étripe dans la violence barbare qui sourd de tous les pores de la peau du monde, cette mince pellicule usée jusqu'à la corde que Jacques-Olivier Bosco nous assène. Le clan des croates dresse des filles comme on dresse des chiens à souffrir leur martyre, tandis le Maudit égorge et supprime, massacre tout en ressassant sa défaite devant la vie, obsédante, roborative, autant que peut l'être cette folie meurtrière qui s'est emparée du récit. Le Maudit délivre bien sûr Federico, poursuit sa route jonchée de cadavres jusqu'à toucher le gros lot, une liquidation à deux millions de dollars qui l'enverra tout droit dans les bras d'Amanda, la sauvera de Tcheck mais pas d'elle-même, fascinée qu'elle est par la mort, par les tueurs maudits et le goût du lucre : ce petit carnet qu'elle a subtilisé à un malfrat amnésique qui signe sa perte tatillonne. On ne se refait pas. Amanda ne peut feindre la virginité retrouvée quand l'amour la surprend. Le Maudit ne peut jouer les ingénus, incapables qu'ils sont d'accueillir l'amour qui les a touchés du bout tremblotant de ses doigts ratatinés. Les histoires d'amour finissent toujours mal, chantaient les Rita Mitsouko. Porté de bout en bout par l'amour du cinéma noir, le récit en étreint la plastique en un romantisme passablement ironique qui campe sur les ruines du refus symbolique de l'amour. Ne reste que la jouissance d'une machine narrative efficace, pointant la violence et son esthétique comme seules issues au monde.

Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013

Citation

Ils avaient toujours fait le mal pour survivre. Et ils n'étaient pas près d'arrêter.

Rédacteur: Joël Jégouzo vendredi 07 décembre 2012
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