La Nuit de Geronimo

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Roman - Policier

La Nuit de Geronimo

Politique - Vengeance - Scientifique MAJ mercredi 26 décembre 2012

Petit clic pour grand boum

Dominique Sylvain sait créer des personnages vivants et attirant la sympathie à l'instar de Louise Morvan, la détective privée, avec ses doutes et ses failles de jeune femme, prise entre des amours anciennes et des rêves plus actuels, coincée entre des fidélités qui s'opposent, est décrite avec soin. En contrepoint, le "mercenaire" présenté dans La Nuit de Geronimo est lui aussi détaillé avec justesse et leurs rencontres, leurs points d'accroche ou de friction sont l'objet de scènes bien vues. Une enquête policière c'est le moment où une destinée individuelle rejoint des préoccupations plus collectives. Côté individuel, c'est un chercheur en génétique suicidé depuis de nombreuses années qui refait surface à travers des courriels anonymes. Cela provoque quelques remous à l'intérieur d'une famille qui se saisit de l'occasion pour régler des comptes internes. Côté collectif, l'enquête brasse la recherche OGM, les mafias russes et les sociétés de mercenaires. Et, pour faire la jonction entre les deux, un couple improbable avec donc une Louise Morvan chargée de savoir qui se cache derrière les lettres du corbeau, et un ancien militaire de choc, venant de l'ex-Union soviétique, qui veut venger la mort de son père, alors qu'il était en service commandé pour la famille de Geronimo.

Même si l'intrigue proprement dite éclate entre les deux versants privé et collectif de manière un peu abrupte et peut ne pas satisfaire, La Nuit de Geronimo pose des questions intelligentes sur les différentes facettes de la fidélité à ses amours, ses amis, sa famille et son passé. Au centre du roman se pose la question des OGM, et Dominique Sylvain offre des réponses mesurées, montrant bien comment le mieux peut être l'ennemi du bien, comment l'enfer se pave de bonnes intentions, sans verser dans le moralisme étroit ou les discussions de café de commerce. Elle sait manier son intrigue avec un humour distant, légèrement désabusé, propre aux détectives privés qui ont déjà vu tant de choses et qui s'obstinent à ne pas sombrer dans le cynisme mais à affronter le monde sourire aux lèvres. Et donne à ce roman une petite touche sympathique qui fait qu'on l'on est heureux de retrouver un personnage qui nous ravit, pour une intrigue bien ficelée avec une écriture déliée.


On en parle : L'Ours polar n°50

Nominations :
Prix Erckmann-Chatrian 2009
Prix Virtuel du Polar 2009

Citation

Un ex-flic entrait dans la ronde. Et les histoires d'anciens flics passés de l'autre côté étaient toujours une mauvaise nouvelle.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 20 décembre 2012
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