Le Résurrectionniste

La fillette ne pouvait pas voir les griffes de la nuit gratter à la vitre, et c'était très bien ainsi. Elle ne les verrait pas tant qu'il serait là pour la protéger. Tant qu'il serait en vie. Il se leva avec précaution, tandis qu'une sensation désagréable, une pression à la base de son estomac, lui coupa le souffle, l'entraînant vers la fenêtre.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Le Résurrectionniste

Historique - Gothique MAJ jeudi 14 février 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,15 €

James Bradley
The Ressurrectionist - 2007
Traduit de l'anglais (Australie) par Benjamin Guérif, Julien Guérif
Paris : Rivages, février 2013
352 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2452-1
Coll. "Noir", 901

Cimetière libre service

Australie, terre de bagne, c'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que James Bradley a écrit un roman historique gothique dans la capitale anglaise du second quart du XIXe siècle et qui se termine en une terre lointaine où tous ceux qui y sont ont quelque chose à cacher à l'instar des bagnards qui ont commencé à peupler l'île-continent.
Dans une ville abandonnée à son brouillard, plusieurs écoles de chirurgie font monter les enchères concernant les cadavres nécessaires aux autopsies et autres études médicales. Celle de M. Poll est l'une des plus renommées, mais en son sein sévit une étrange population de savants et de serviteurs. La hiérarchie est au moins aussi tenace que les traditions, et Gabriel Swift, le tout nouvel apprenti, à l'esprit torturé et slave, va avoir du mal à trouver sa place. Est-ce l'utilisation du scalpel sur les corps en putréfaction qui lui met les nerfs à vif ? Tiraillé dans ses réflexions, le jeune homme est attiré par le magnétisme bienveillant de Robert, son aîné, bientôt diplômé, mais perturbé par l'omniprésence de Lukan, chef des résurrectionnistes - une bande de malfrats de la pire espèce -, injustement éconduit par M. Poll. Mais, surtout, Gabriel va laisser dériver ses mauvais instincts en compagnie de deux frères de beuverie, Caley et Walker, et entre les bras d'Arabella, une actrice poule de luxe qu'il hait d'autant plus qu'il en est éperdument amoureux. L'histoire dérapante dérape lors d'une altercation avec l'un des serviteurs de M. Poll. Refusant d'expliquer son geste, Gabriel est exclu de l'école de chirurgie et à mesure qu'il sombre au milieu de la fange de la population londonienne ses économies fondant comme glace au soleil, il s'avilit de plus en plus, accepte les pires compromissions pour finir par devenir meurtrier pour vendre quelques piécettes des cadavres encore chauds aux écoles qui en veulent toujours plus.
James Bradley s'offre un roman gothique où toutes les tombes de tous les cimetières de Londres sont la proie d'hommes de l'ombre armés de pelles qui cherchent à déterrer des corps synonymes de richesse, et qui entre eux se livrent une lutte féroce. L'écriture est certes classique, mais l'intrigue n'est pas sans rappeler celle du Récupérateur de cadavres, splendide film d'atmosphère de Robert Wise avec Boris Karloff et Bela Lugosi d'après la nouvelle éponyme de Robert Louis Stevenson. Un thème "banal" pour un roman gothique, mais qui ici se démarque par l'attention que l'auteur porte aux personnages secondaires qui gravitent maléfiquement autour de Gabriel, figure angélique très vite pervertie, et qui ne trouvera jamais la rédemption malgré quelques maigres promesses car alors toujours le passé vous rattrape.

Citation

Tout homme est l'otage de sa nature, ne croyez-vous pas ?

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 13 février 2013
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