Quand les femmes sortent pour danser

Bon dieu, ça pue les humains en marche. Un remugle constant de corps mal lavés, entre sueur aigre et nourriture en déroute, des giclées soudaines de parfum comme un camouflage désordonné sur des chaussettes presque moisies et des caleçons raidis de longues journées de macération. Ça pue et c'est bruyant.
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Nouvelle - Noir

Quand les femmes sortent pour danser

MAJ lundi 20 avril 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,5 €

Elmore Leonard
When the Women Come Out to Dance - 2003
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Wattwiller
Paris : Rivages, mars 2009
254 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-1903-9
Coll. "Noir", 726

Le devoir avant tout ?

Comme le souligne la quatrième de couverture, ce recueil de nouvelles se termine par "il savait raconter les histoires" et c'est vrai qu'Elmore Leonard sait raconter des histoires. En dehors de son imagination fertile et de son souhait de multiplier les décors et les atmosphères (western, noir, thriller…), ce qui interpelle c'est l'unité qui se dégage de ces nouvelles ainsi que leur construction. Toujours la même puissance narrative. Un départ fulgurant, après deux lignes, une phrase, les protagonistes et nous sommes de vieux amis qui ne nous cachons rien. Elmore Leonard ne raconte rien d'autre que des histoires banales, des destins croisés qui auraient pu être diamétralement opposés. Ainsi, dans Mineurs, quand un marshall doit affronter un leader charismatique qui a fondé une secte à vocation criminelle ; lorsqu'il se rend compte que c'est un ami d'enfance, il se garde bien de le juger. En revanche, son bras ne tremble pas au moment d'agir. Les sentiments n'empêchent pas le devoir. C'est d'autant plus vrai dans Karmen se tire d'un mauvais pas. Cette belle femme, marshall elle aussi, qui jusqu'à aujourd'hui s'est battue pour que ses aptitudes soient reconnues à leurs justes valeurs, se retrouve embarquée dans une liaison avec un cambrioleur. Là aussi le héros elmorien ne tergiverse pas au moment d'agir. Et quand il croise sur sa route quelqu'un de la même trempe que lui, qu'il peut excuser son acte criminel (Étincelles), alors, oui, il ferme les yeux et fait demi-tour d'un pas nonchalant. Et si ce même héros elmorien croise un autre héros elorien exactement, là encore, de la même trempe que lui, et qu'il sent qu'il doit lui venir en aide (La Femme tonto), car aux prises avec une profonde injustice et une fierté forcément insurmontable, alors il s'exécute. 9 nouvelles, enfin, plutôt 7 et 2 novellas, qui se lisent rapidement mais nous laissent une impression durable. Le plus fort dans ces histoires, c'est qu'Elmore Leonard est tout sauf un moraliste.


On en parle : L'Ours polar n°49

Citation

Je ne sais pas comment formuler la chose avec tact. Toujours est-il qu'on a découvert qu'un marshal baisait avec un braqueur de banques.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 19 avril 2009
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