L'Évangile du billet vert

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jeudi 28 mars

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Roman - Thriller

L'Évangile du billet vert

Économique - Religieux - Finance MAJ lundi 25 mars 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,5 €

Larry Beinhart
Salvation Boulevard - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Samuel Todd
Paris : Folio, avril 2012
424 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-044630-8
Coll. "Policier", 647

Le jour du saigneur

Carl Vanderveer est un ancien flic. Alcoolique. Pléonasme ou cliché, au choix. Sa rédemption, il la doit à une illumination céleste, lorsqu'il a rencontré Dieu en la personne de l'un de ses ministres, le pasteur et télévangéliste Paul Polwright. Depuis, il a démissionné de la police, s'est reconverti en privé travaillant exclusivement pour les cabinets d'avocats, et a épousé Gwen, une fervente fidèle, comme lui, de la Cathédrale du Troisième Millénaire.
Lorsque son plus fidèle client, l'avocat Manny Goldfarb (un juif, histoire d'enfiler un deuxième poncif), l'engage pour tenter de disculper Ahmad Nazami (un musulman, manière de corser le tout), accusé d'avoir tué un professeur de philosophie athée, Venderveer croit pouvoir étouffer ses problèmes de conscience sous un épais matelas de billets verts - le cas de conscience, c'est de devoir prouver l'innocence d'un musulman accusé d'avoir tué un athée ennemi du catholicisme, à la demande d'un juif, vous imaginez le casse-tête œcuménique ?
Sauf que l'enquête fait apparaître l'implication du bon pasteur charismatique et télégénique Paul Polwright. Celui-là même dont les prêches bercent les dimanches matin de notre enquêteur, de sa fidèle épouse et de toute leur bienveillante communauté. Les dilemmes et cas de conscience s'accumulent donc, et sont propices à la résurgence des vieux démons. Le livre est efficace, on ne peut pas le nier. Parfaitement calibré. Chapitres courts, dialogues cyniques, alternant comme il se doit scènes d'action et cheminements intérieurs, personnage central bien croqué, cabossé comme il faut, failles, forces, faiblesses, bref, du cousu main en vue d'une adaptation ciné.
Sauf que l'efficacité du roman fait que l'on reste sur sa faim. Ȧ moins qu'il ne s'agisse d'une différence culturelle à laquelle nous ne sommes guère habitués, contrairement aux Américains. On pense à ce pasteur, ce télévangéliste tout puissant, bête de scène aux revenus faramineux, aux ambitions aussi démesurées que peu chrétiennes. Il s'agit d'une particularité U.S. au sujet de laquelle on aurait aimé, pauvres Français que nous sommes, apprendre plus de choses. Que l'on nous donne à voir les rouages de ces institutions, véritables sociétés sectaires si influentes outre-Atlantique : modes de financement, moyens de pression, pouvoirs, etc. Ici, on a davantage un survol de la question qu'une véritable investigation.
Même sensation de rapidité concernant les hésitations et volte-face du personnage central. Ses crises de foi se succèdent et se guérissent à une vitesse miraculeuse. Et les discussions théologiques qui émaillent son enquête se résument un peu trop souvent aux voies du Seigneur dont on ne cesse de nous rabâcher qu'elles sont impénétrables. Un peu léger. C'est certes un thriller, non un essai augustinien, mais un peu plus de profondeur aurait permis d'éviter cette sensation diffuse de vite expédié.
C'est bête, à quoi ça tient, parfois, une bonne adaptation.

Citation

Manny, mes dimanches sont à Dieu, mes samedis à ma femme, et cinq jours par semaine, je trime pour le billet vert.

Rédacteur: Maxime Gillio lundi 25 mars 2013
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