Sombre mardi : le jour où les vieilles dames parlent aux morts

Il dit une seconde fois Dieu que la guerre est jolie, enjambe le corps de sa victime et, lourdement, tremblant de tous ses membres, gravit les marches une à une.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Thriller

Sombre mardi : le jour où les vieilles dames parlent aux morts

Énigme - Assassinat - Chantage MAJ jeudi 04 juillet 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Nicci French
Tuesday's Gone - 2012
Traduit de l'anglais par Marianne Bertrand
Paris : Fleuve noir, juin 2013
528 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09069-9
Coll. "Thriller"

Aliéné quelque part

Le duo d'écrivains qui signe sous le nom de plume Nicci French s'est peu à peu fait sa place et sa personnalité, mêlant clacissisme du genre et modernité, préférant aux grandes orgues la petite musique des histoires faussement légères permettant d'explorer les tréfonds de l'âme humaine — et pas uniquement ses aspects négatifs, contrairement au cynisme à la mode —, voire des évocations prenantes et imagées de lieux et d'atmosphères (le londonien jusqu'au trognon Jusqu'au dernier, peut-être leur meilleur, ou la petite île de Charlie n'est pas rentrée). Le voilà qui se lance dans une série dont l'intitulé rappelle les "Women's Murder Club" de James Patterson et ses collaborateurs. Le duo cèderait-il aux facilités lucratives (ou pas) du thriller industriel ? Oui et non. Fini les lieux et l'atmosphère, l'action se déroule principalement en dialogues histoire de plaire aux consommateurs de ces indispensables (paraît-il) séries téloches qui sontt désormais le nirvana indépassable du génie humain, et l'ensemble prend des atours de saga avec une description de la vie personnelle des protagonistes et l'apparition d'un Moriarty de service (il est nettement préférable d'avoir lu Lundi Mélancolie, le premier tome de la série, pour pleinement goûter celui-ci...). Et pourtant, derrière une intrigue complexe où il est nécessaire de bien faire attention aux nombreux personnages (puisqu'ils sont à peine décrits) transparaît un humanisme évident, une affection miroitant celle de l'héroïne pour les accidentés de la vie, les névrosés, les fous, les gens en souffrance. Le point de départ n'eût point déplu à Virginie Brac et son héroïne Véra Cabral. Une assistante sociale découvre chez sa patiente aliénée un homme nu, disposé sur un canapé, un gâteau en main... et mort depuis un certain temps. Or la locataire, Michelle Doyce, est incapable de dire de qui il s'agit, ni ce qu'il faisait chez lui... En plongeant dans ses bouffées délirantes, la psychologue Frida Klein découvre l'identité de la victime. Une victime qui est elle-même douteuse : escroc suborneur ou bon samaritain ? S'y mêle une disparue qui pourrait bien être une adolescente à problèmes à l'équilibre fragile... On le voit, si dans la forme, les French ont rejoint le rang de ce qu'il faut faire aujourd'hui pour se retrouver en tête de gondole, ils n'ont pas pour autant vendu leur âme. Y gagneront-ils de nouveaux lecteurs ou perdront-ils des anciens ? Question de sensibilité. En tout cas, même reformaté, ce roman reste tout de même dans la bonne moyenne des auteurs.

Citation

La dépression est une malédiction, une chose terrible et aveuglante : on n'arrive pas à voir au-delà. On n'est plus en mesure d'espérer, ni d'aimer, ni de se rappeler que le printemps succédera à l'hiver.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 04 juillet 2013
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