La Guerre des nains

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Roman -

La Guerre des nains

Enlèvement - Procédure MAJ lundi 09 septembre 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16 €

Danielle Thiéry
Paris : Belfond, juin 2013
282 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7144-5592-5

Jeux de nains, jeux de vilains

Nouveau roman pour Danielle Thiéry, prolifique auteur, célèbre pour avoir été la première femme commissaire divisionnaire de France... Ou plutôt une réédition de 1997, déjà chez Belfond en coproduction avec le Fleuve noir. Et pourtant, ce roman écrit dans les années 1990, comme l'explique l'auteur, s'avère tout aussi pertinent aujourd'hui où le genre "dur à cuire" est de retour. Les "nains" sont ces enfants qui se font des sensations en jouant au paint-ball dans les ruines d'un vieux fort. Jusqu'au jour où l'un d'entre eux est blessé par un tir à balle réelle et disparaît... Mais le commissaire Le Guénec a autre chose en tête car deux inconnus déguisés en policier se sont introduits dans le commissariat pour s'enfuir à bord d'une patrouilleuse ! Entre des jeunes gens vaguement anarchistes et carrément violents et un groupuscule d'islamistes de pacotille, quel rapport peuvent se tisser ? Qu'est-ce qui fait qu'une bande de joueurs de paint-ball peut se transformer en témoins gênants ? Beaucoup de personnages dans une histoire complexe, brassant de nombreux sujets, qui finit de façon limpide à l'arrivée en nouant tous les fils de l'intrigue. Certains reprochèrent la façon dont le commissaire refuse de prendre au sérieux l'enlèvement, mais cela donne un élément de véracité au récit, puisqu'il faut un certain temps avant que la police, encline souvent à raison à penser à une simple fugue, ne rechigne à traiter trop vite ce genre d'affaires. L'auteur brouille également les pistes morales en refusant un manichéisme trop forcené. Reste la description toujours d'actualité de cette banlieue dite chaude, évitant le folklore un peu trop pittoresque sans éluder quoi que ce soit. L'écriture, d'une fausse simplicité, fait qu'on passe sans heurts d'une séquence à l'autre, passages qui ont ce qui manque à beaucoup de romans de ce genre : un certain réalisme de la rue, subtil mais bien présent, qui fait que, malgré quelques ficelles (eh oui, on nous ressort le Détective Hanté Par Un lourd Passé™ et une romance un peu trop pratique) l'on croit d'un bout à l'autre à cette histoire. On est loin des scénarios prémâchés pour séries TV de seconde zone qu'on tente de faire passer pour de la procédure". Ce roman n'a pas d'autre ambition que celle, démesurée en soi, de distraire, et si l'aspect social est bien présent, il n'est là que comme décor et, pourtant, fera réfléchir quiconque a envie d'en sucer la substantifique moelle. Une réussite, certes mineure — mais c'est toujours mieux qu'un échec majeur !

Citation

Il n'avait connu que les coups et l'indifférence dans une famille d'accueil qui ne l'avait accepté que pour les quelques sous que cela lui rapportait. Avec le recul, il se demandait s'il n'avait pas préféré les coups à l'indifférence.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 05 septembre 2013
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