La Colère de Fantomas, 1. Les Bois de justice

Maine Road. C'est à la fois l'adresse et le nom de l'ancien stade de Manchester City. Depuis 1923, il se dressait là, au cœur du quartier, énorme vaisseau échoué entre toutes ces petites rues, cerné par des dizaines de ces maisons modestes à un étage.
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Bande dessinée - Policier

La Colère de Fantomas, 1. Les Bois de justice

Vengeance - Superhéros MAJ mercredi 23 octobre 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13,99 €

Olivier Bocquet (scénario), Julie Rocheleau (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Marcel Allain & Pierre Souvestre
Paris : Dargaud, janvier 2013
52 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 25 cm
ISBN 978-2-205-07019-4

Origine du Mal

La légende de Fantômas débuterait près de l'une des premières salles obscures parisiennes alors que George Méliès est spectateur d'une séance qui changera définitivement sa vie. Aux abords, Juve, un gendarme de la sûreté, qui vient au secours d'une femme et de son enfant. La femme ne survivra pas à la traque dont elle est la cible. Son enfant, si, et il deviendra journaliste sous le nom de plume de Fandor, et verra son destin irrémédiablement lié à celui de Juve devenu inspecteur. Tel est le prologue de cette excellente bande dessinée scénarisée finement par Olivier Bocquet pour permettre au trait stylisé de Julie Rocheleau de s'exprimer. Elle n'a pas son pareil pour esquisser des personnages abjectes filiformes dont les silhouettes se fondent dans les arcanes urbaines de la Capitale. Ses cases sont autant de cartes postales surréalistes avant l'heure revisitées par Toulouse-Lautrec en mode théâtral avec sa palette de gouache. Elle ne se prive pas pour saturer les pages d'une bichromie presque aussi confondante que le super-villain, premier super-héros comme il est rappelé en introduction, qui y évolue. Les journées loin de Fantômas (enfin pas trop, son ombre plane toujours) sont mises en avant par des pages blanches et légèrement colorées. Les nuits, lorsque le crime s'abat sur la villes, les pages deviennent noires et saturées. C'est alors que la violence les imprègne, et que Fantômas se révèle. Nous sommes en 1911, la Joconde vient d'être dérobée par un anonyme italien, Louis Feuillade veut faire de Fantômas le héros d'une série cinématographique, le procès sanguinolent du plus célèbre criminel de tous les temps touche à sa fin, et le bourreau attend avec impatience auprès de la guillotine. Fantômas a alors la tête tranchée, non sans avoir juré de se venger. L'homme au masque qui a un jour tué Lord Beltham car amoureux de sa femme reviendra-t-il des Enfers ? La réponse est dans la question. À mesure que l'intrigue avance, on découvre un homme d'une férocité bestiale sur le retour en butte à la société, véritable génie du Mal, qui ne vit que pour asseoir une hégémonie malfaisante. "Qui sont-ils ces magistrats, ces politiciens, ces bourgeois, ces flics pour décider à notre place ce qui est bien ou mal ? Leur pouvoir n'est qu'un pouvoir de naissance ! Un pouvoir qui repose sur l'argent ! Sur l'héritage ! Nous allons faire tomber ce pouvoir..." De maléfique, Fantômas devient anarchiste et rejoint en cela le pauvre Chéri-Bibi cher à Gaston Leroux. Il planifie sa démonstration en vue d'étendre sa toile sur Paris. Et l'on se rappelle l'une des premières illustrations d'un Fantômas avec cape, chapeau haut de forme et loup noirs qui domine la Capitale. Les deux auteurs ajoutent au mythe une violence qui explose de case en case de manière suraigüe. C'est beau et effrayant à la fois. Ce volet sur termine sur une véritable boucherie. Et l'on se prend à attendre férocement la suite...

Citation

La criminalité ordinaire requiert des policiers ordinaires, Juve. Pas des justiciers qui font la Une des journaux.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 21 octobre 2013
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