L'Heure du chacal

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

L'Heure du chacal

Ethnologique - Social - Vengeance MAJ jeudi 07 novembre 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Bernhard Jaumann
Die stunde des schakals - 2010
Traduit de l'allemand par Céline Maurice
Paris : Le Masque, mai 2013
280 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3903-6
Coll. "Grands formats"

Racisme d'État

S'inspirant d'une affaire réelle ignorée en Europe, L'Heure du chacal se déroule en Namibie, un pays que peu connaissent, dans une région excentrée et annexée de l'Afrique du Sud. La Namibie, un autre pays en souffrance, victime lui aussi de l'apartheid. Dans l'intrigue de l'Allemand Bernhard Jaumann, Anton Lubowski, un avocat blanc qui s'était rangé du côté des indépendantistes noirs, a été abattu par une milice locale, sans doute épaulée en sous-main par les services secrets sud-africains. Les principaux suspects ont été identifiés mais rien n'a pu filtrer d'une instruction opaque, et ils n'ont pas été inquiétés. Vingt années plus tard, la Namibie est devenue indépendante et a même au sein de ses forces de police des éléments noirs. Parmi eux, Clemencia Garrise, jeune policière fière de s'en être sortie grâce à une bourse et sa ténacité, qui doit enquêter sur la mort d'un homme blanc abattu à l'AK-47. Or, cet homme a été l'un des anciens suspects dans l'affaire Lubowski. D'autres morts renforcent rapidement la thèse de la vengeance, et Clemencia Garrise demande conseil auprès de Fourie, le vieux juge d'instruction.
Bernhard Jaumann semble s'être tellement pris à son sujet en croyant fortement à sa force évocatrice qu'il a cependant un peu délaissé son intrigue (il s'en explique d'ailleurs page 114), qui avance vers la résolution de manière éminemment classique, sans trop de rebondissements, ni de tensions, comme si la façon de raconter s'effaçait devant ce qui est raconté au risque d'apparaitre plus comme un reportage mis en scène, comme une thèse développée, plus que comme un récit policier nerveux, tel qu'il aurait pu être traité par Didier Daeninckx ou un bon écrivain pour une aventure du Poulpe. C'est toutefois une excellente idée de Bernhard Jaumann que de nous offrir une version romancée (avec une solution qui n'est peut-être pas la bonne) d'un sujet inconnu et contemporain - la description de la Namibie avant et après l'apartheid : les rêves suscités et les incompréhensions générées sont rendus avec justesse. Par delà même le cas développé, il s'agit d'une réflexion lente sur la violence d'État, sur la structuration d'un État post-colonial, sur les blessures anciennes qu'il faut panser, penser et oublier. Pour résumer, sur des pans d'histoire que chaque pays a connu d'une façon ou d'une autre que ce soit par la dictature, les guerres civile et d'indépendance. Si la vie quotidienne de son personnage flic principal ou des autres protagonistes du drame est racontée avec soin, c'est sûrement parce que l'auteur vit lui-même en Namibie, et c'est tout ce décor historique, géographique et politique qui est mis en valeur dans L'Heure du chacal. En cela, le roman est une réussite.


On en parle : La Tête en noir n°167

Citation

Clemencia se demanda ce qu'elle détestait le plus : le manque de professionnalisme de ses collègues ou la méfiance et le racisme à peine masqué des Blancs.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 07 novembre 2013
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