Les Chiens de Belfast

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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

Les Chiens de Belfast

Corruption - Gang - Urbain MAJ mercredi 05 février 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Sam Millar
Bloodstorm - 2008
Traduit de l'anglais (Irlande) par Patrick Raynal
Paris : Le Seuil, janvier 2014
264 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-113569-5
Coll. "Policiers"

Le loup est un homme pour le loup

Lorsque le récit s'ouvre, une femme agonise et deux groupes arrivent pour l'hallali : d'un côté des chiens sauvages qui sentent l'odeur du sang et de l'autre ceux qui ont laissé la jeune femme pour morte et viennent voir si le travail a été fini. Le style rend avec force ces deux groupes sans que l'on distingue bien toujours qui sont les humains et qui sont les bêtes. Même si l'on doit comprendre les chiens du titre comme une métaphore, le roman va jouer de cette comparaison animale et humaine tout du long. Belfast comme grande métropole pourrait être l'occasion d'un récit ultra urbain et pourtant, le récit va voir alterner des animaux et des hommes. Une partie de l'intrigue est révélée par hasard : des chasseurs doivent lutter contre des sangliers et en abattent un. Dans son estomac l'on retrouve deux mains appartenant à deux hommes différents ! Certains ont compris que derrière le coupeur de mains se cache quelqu'un qui en veut à leur vie aussi, en sous-main, ils chargent Karl Kane d'enquêter. Kane est un privé classique (encore plus en Irlande) : alcoolique, amoureux, tenace pour un maigre pécule plus les frais, prêt à jouer des poings et du pistolet. Ce n'est pas un coup sur la tête qui le fera s'arrêter, fonçant comme un taureau. Le roman oscille sans cesse et avec une force peu commune entre ce pôle urbain très dense où les coups les plus bas ne gênent personne et les zones un peu agricoles qui encadrent la ville et s'y mêlent. Là, animaux sauvages, bêtes retournées à l'état sauvage et quelques bestioles domestiques s'entredévorent. Suite de scènes denses et fortes, décrites avec un réalisme rude et une pointe d'humour (on suivra notamment comment des tueurs s'introduisent chez le détective au moment où il s'active avec sa compagne ou celle où un tueur devenu tétraplégique essaye de lutter contre des assassins coincés dans sa maison), Les Chiens de Belfast (qui est le premier volet d'une trilogie dont les deux suivants, The Dark Place et The Dead of Winter ne sont évidemment pas encore traduits en France) montre des policiers corrompus, des détectives âpres, des victimes qui se vengent froidement, bref un monde où l'homme est un loup pour l'homme (et pire car les animaux ont sans doute un instinct plus qu'une raison) ; un monde où vivre et survivre semble être la même chose, où la civilisation et l'ordre ne semblent être que le vernis recouvrant maladroitement nos pulsions les plus sauvages ; où, après tout, l'animal caché en nous crève vite la peau de l'humain.

Citation

Se frottant l'œil de son poing serré, il se dirigea vers la salle de bains et faillit la louper avant de vomir dans les toilettes.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 29 janvier 2014
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