Carter contre le diable

Maine Road. C'est à la fois l'adresse et le nom de l'ancien stade de Manchester City. Depuis 1923, il se dressait là, au cœur du quartier, énorme vaisseau échoué entre toutes ces petites rues, cerné par des dizaines de ces maisons modestes à un étage.
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Thriller

Carter contre le diable

Historique - Corruption - Artistique MAJ jeudi 17 avril 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 22 €

Glen David Gold
Carter Beats the Devil - 2001
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Olivier de Broca
Paris : Super 8, avril 2014
550 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-37056-010-0

Comme par magie

Ce roman tourne autour Carter le Grand, l'un des illusionnistes le plus réputé de sa génération, et de ses aventures qui l'emmèneront jusqu'au milieu des années 1920. Il s'ouvre avec la venue Warren Harding, président des États-Unis, qui assiste et même participe à un tour de magie puis qui meurt quelques heures plus tard. Que cache cette mort d'Harding, l'un des présidents qui érigea la corruption en règle de vie ? Carter, lui, est passé sur le grill pour avoir des explications quant à ce malheureux concours de circonstances aux contours troublants...
La magie repose sur plusieurs techniques dont la première consiste à savoir détourner l'attention. C'est aussi le cas dans ce roman réédité après une première publication au début des années 200 chez Michel Lafon : à peine le président meurt, le magicien s'enfuit. Mais pour cacher quoi ? Sa peur d'être arrêté ? Tout au long du roman, Glen David Carter va jouer de même avec les lecteurs, dissimulant des éléments, revenant en arrière, nous lançant sur une piste pour mieux nous entraîner dans une direction tandis que en arrière plan d'autres protagonistes de l'action font les véritables actions. Ainsi le président serait-il venu voir le magicien pour lui révéler un secret. Y a-t-il un rapport avec la secte des Illuminati ? La magie, c'est aussi l'utilisation des connaissances techniques et scientifiques pour en tirer des éléments d'illusion. Les années 1920 sont l'occasion de révolutions technologiques qui peuvent ainsi prendre leur place dans le monde du spectacle. Carter le Grand va donc utiliser au fil de ses tours les nouvelles avancées : les motos, la télévision naissante (qui est au cœur de l'intrigue avec les débuts balbutiants du tube cathodique)... Mais la magie, c'est avant tout l'art du spectacle et là, l'auteur s'en donne à cœur joie : descriptions de tours de magie, services secrets américains prêts à tous les coups tordus, tournées miteuses ou triomphales dans les plaines centrales ou dans l'Asie. Il se permet même l'ironie car le nœud de l'intrigue raconte l'histoire d'amour naissante entre le magicien et une jeune femme aveugle, peu susceptible de savourer les illusions.
Servi par une documentation impressionnante mais qui est montrés sans ostentation, Carter contre le diable mélange un roman d'apprentissage (comment devient-on et reste-t-on magicien ?), un roman d'aventures policières légères (qui a tué le président et pourquoi ?), un roman social entre les riches familles patriciennes américaines, les capitalistes qui essaient de créer leur monopole et les nouveaux inventeurs, une visite dans les Années folles américaines au moment où le spectacle vivant va disparaître sous les coups du cinéma puis de la télévision. Le texte, même centré sur Carter, donne lieu à la présentation d'une galerie de personnages secondaires intéressants : le vieux des services secrets incompétent en diable, le redoutable magicien adversaire de Carter, son assistant, un pirate indonésien, etc. pour contribuer à enchanter un roman épais et à le rendre extrêmement digeste.

Citation

Terminer par San Francisco, c'était le cadeau qu'il se faisait pour oublier que, partout dans le monde, il jouait devant des salles de plus en plus clairsemées.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 28 mars 2014
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