Je suis le Libanais

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jeudi 28 mars

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Roman - Policier

Je suis le Libanais

Prison - Mafia MAJ mercredi 30 avril 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14 €

Giancarlo De Cataldo
Io sono il Libanese - 2012
Traduit de l'italien par Gisèle Toulouzan, Luca Toulouzan
Paris : Métailié, 0000
126 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-86424-957-3
Coll. "Noir"

Jungle mafieuse

Depuis Romanzo criminale, l'amateur de romans policiers italiens sur fond de mafia connait Giancarlo De Cataldo, ce magistrat à la cour de Rome, qui donne une vision bien éloignée de celle que l'on connait de la pègre clanique institutionnalisée. Le romancier propose un court ouvrage, sorte de prequel au précédent nommé (on retrouve certains des personnages qui ont fait la force de Romanzo criminale), dans lequel il conte la naissance et l'ascension d'un chef de gang au milieu des années 1970 qui a eu le courage de s'opposer à une tentative d'assassinat dans une prison au risque de se retrouver au milieu d'un conflit entre bandes mafieuses. Mais là où Giancarlo De Cataldo excelle, c'est dans cette force romanesque qu'il met au service de la destruction du mythe des bandits d'honneur. Le Libanais, c'est donc cet homme autant courageux que stupide qui du haut de ses vingt-cinq ans, leader incontesté d'une bande d'amis, va tenter de se frayer un chemin dans les méandres et les arcanes illicites. Dans le même temps, il va tomber profondément amoureux de Giada, une femme gauchiste issue de la bourgeoisie, et qui n'est donc pas de son monde, et tenter d'amasser une certaine somme d'argent afin de se mettre sur une grosse affaire mafieuse, un trafic de drogue qui doit lui rapporter beaucoup financièrement parlant, et gagner ainsi une estime qu'il juge obligatoire avant d'éliminer ses amis d'un jour et de devenir un chef respecté de la mafia romaine. Pour se faire, il se lance dans l'enlèvement d'une riche personnalité, mais se rendra compte a posteriori qu'elle est couverte de dettes... Sous la plume de Giancarlo De Cataldo, la vérité va se teinter d'un rouge hémoglobine destructeur à mesure que les déconvenues s'enchainent, et que certaines trahisons apparaissent (trahisons accompagnées d'une perte de confiance de la part de ses amis et de sa petite amie). Mais le Libanais, qui est un joueur invétéré qui ne sait pas s'arrêter, est persuadé de sa bonne étoile. La conduite qu'il s'impose le mène tout droit à une mort que l'on devine certaine, sauf que les héros qui se jouent de la mort sont souvent immortels. Giancarlo De Cataldo, dans ce roman brutal dresse des portraits humains aux nombreuses failles, motivés par un succès envisagé, et semé d'embûche à tel point que parfois l'on se demande si l'honnêteté ne paie pas. Mais il y a aussi chez ces personnages ce besoin impérieux de se jouer de la légalité, et de vivre dangereusement, d'aller toujours un peu plus loin au risque de sacrifier ceux que l'on aime. Le Libanais est un être qui souffre intérieurement mais se refuse à aller chercher l'aide là où elle se trouve. Il préfère vivre et mourir solitaire avec ses convictions, que s'adapter à ceux qui l'entourent. Il refuse d'affronter son monde pour mieux frayer avec le monde qu'il idéalise. Il est ainsi le grand perdant anonyme de cette histoire de grands hommes déloyaux.

Citation

Tandis que 'o Miracolo poursuivait son récit, le Libanais avait du mal à refréner ses sarcasmes. Dieu le père, Saint Michel, parchemins, occultisme... Qu'y avait-il donc de divin, de sacré et d'occulte dans une bande où, tant qu'on est faible, on s'écrase et, quand on devient fort, on prend la place de celui qui avait commandé jusqu'alors ?

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 30 avril 2014
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