Tabloïd circus

Je l'ai vue, ultime tentative de combat, pointer vers l'avant ses nibards – sa valeur ajoutée – mais pour le reste, c'était à se demander si les fées armoricaines qui s'étaient penchées sur son berceau ne s'étaient pas un chouïa plantées : une silhouette un peu mastoc et approximative allant s'aggravant vers le bas comme si la gravité terrestre, à gros renfort granitique, avait imprudemment participé au modelage.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Tabloïd circus

Social - Disparition MAJ jeudi 11 septembre 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

Kent Harrington
Satellite Circus - 2014
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nordine Haddad
Paris : Denoël, avril 2014
412 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-11525-1
Coll. "Sueurs froides"

Mort sur une île

Kent Harrington continue son petit bonhomme de chemin, indifférent aux sirènes du thriller industriel kinétique... Sa science qui lui permet de dessiner des personnages crédibles du début à la fin reste ici présente avec Stanley Jones, ce journaliste du Royal (un ramassis de feuilles à scandales dans la tradition germano-british qui a peu à peu envahi le vieux continent), et qui est un homme facilement méprisable noyant le souvenir de sa sœur, victime d'un attentat, dans les brumes de l'alcool. Envoyé sur une petite île des Caraïbes ou la disparition médiatique de Mary Beth Waters, une jeune américaine, retient pour un temps l'attention du monde entier, et notamment du chef de la police locale Lawrence, il va devoir enquêter. C'est là que tout un panier de crabes se met en mouvement ; la disparition inexplicable étant le prélude à des bouleversements politiques ou, bien sûr, la main de l'oncle Sam tire les ficelles...
Il y a du Jim Thompson dans ce personnage en plein sevrage alcoolique s'acharnant peu à peu à trouver la vérité en guise de rédemption, et sa rencontre avec une femme (fatale ?) tout aussi imbibée que lui. Une certaine langueur dans l'intrigue sur fonds de chamboulements politico-sociaux évoque, elle, John Le Carré, jusqu'à une certaine profondeur sociale (le contrepoint bien venu entre Lawrence le "nègre" blanchi et Jones le blanc noirci, puisque fils de mineur dans une Angleterre toujours obsédée par les classes sociales), ponctuées de notations fort justes et d'une ironie mordante. On est loin de la fuite en avant d'un rebondissement à l'autre du thriller de masse : Kent Harrington prend son temps pour poser situation et personnages, ce qui ne va pas sans quelques redondances jusqu'à une conclusion douce-amère. Un écueil mineur qu'il faut franchir pour goûter à cet auteur qui réussit l'exploit d'être à la fois classique dans la forme et pas comme les autres...

Citation

Stanley Jones savait se mouvoir comme personne dans les eaux fangeuses du monde des tabloïds, ce marécage peuplé de stars du cinéma en maraude, d'attachées de presse petits soldats, de nutritionnistes loufoques, de criminels de la pire sorte, d'anorexiques célèbres et de Talibans mondains partant s'acheter un troisième foie en Chine.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 27 août 2014
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