Le Sang de mon ennemi

Costume croisé, large nœud papillon gris foncé, le regard noir et le cheveu défait, Petiot semble en effet tout à fait à l'aise et même heureux d'être là. À sa gauche, une falaise de valises s'élève jusqu'au plafond. Ce sont les fameuses pièces à conviction.
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mardi 12 novembre

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Roman - Thriller

Le Sang de mon ennemi

Drogue - Trafic MAJ mardi 17 février 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

James Patterson & Michael Ledwidge
Gone - 2013
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, janvier 2015
348 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1616-7
Coll. "Suspense"

Sang à la une

Mis dans un programme de protection des témoins, Michael Bennett s'adapte à la vie rurale avec sa famille étendue... mais il est rappelé au FBI car son adversaire de toujours, le parrain Manuel Perrine, s'est évadé et entreprend de liquider un par un ses concurrents avec pour objectif la conquête du marché nord-américain. Plus encore, il déclare la guerre aux États-Unis et entend bien les obliger à rendre la Californie au Mexique ! Pour le retrouver, Bennet n'a qu'un indicateur douteux. Perrine, quant à lui, vise également celui qui l'a fait mettre en taule...
Rappelons une fois de plus que les produits de l'usine Patterson sont un genre en lui-même et ne peuvent se comparer qu'aux autres produits Patterson. En ce sens, la série "Bennet", coécrite avec Michael Ledwidge, est peut-être la plus réussie, avec surtout son évocation des testostérone-opéra des années 1990, quand Steven Seagal et Sylvester Stallone dominaient les écrans. Et ce succès s'accompagne de ce paradoxe qui si le roman accumule les massacres, Bennet est plus un cerveau qu'une machine à tuer. On y retrouve tout l'appareil habituel avec des méchants forcément métèques (dont une tueuse elle aussi très années 1990) qui s'arrêtent aux limites de la caricature - l'apologie du bon flic dépositaire d'une violence juste (qui n'hésite pas à torturer et entonne un couplet nationaliste sur le thème "c'est nous qu'on est les meilleurs"). Michael Ledwidge instaure justement à ces ingrédients un petit supplément d'âme, à défaut de personnalité, et surtout un train d'enfer - les chapitres hachés ne sont pas là pour cacher le fait qu'il ne se passe rien, mais rythment effectivement l'histoire qui offre même un peu d'atmosphère et un personnage pittoresque (un fumeur de pétards à la Dennis Hopper).
L'amateur devrait être satisfait avant d'oublier le roman, énième de la série, dans le soufflet du train. Avec un poil de mauvais esprit, on pourrait paraphraser Roger Ebert en disant qu'il est bien que les lecteurs de ce genre d'ouvrage soient contents. Comme ça, un jour, par erreur, ils pourraient lire un roman un peu plus ambitieux...

Citation

Si l'on veut oublier les fresques à la Francis Ford Coppola et autres fictions romantiques proposées par la chaîne HBO, les mafieux sont des monstres brutaux qui ne se content pas de dépouiller leur prochain. Ces gens-là prennent un malin plaisir à détruire et humilier les gens.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 17 février 2015
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