Le Dîner des neuf ou L'Éveil au Pardon

Le monde était exactement tel qu'il devait être. Ni plus, ni moins surtout. Elle possédait l'amour d'un homme bien. Une maison. Et de l'argent à elle – tout frais d'un neuf, d'un vert absolument radieux - le seul fait d'y penser la ragaillardit et, sous l'effet d'une bouffée d'excitation, elle se mit à fredonner.
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Roman - Noir

Le Dîner des neuf ou L'Éveil au Pardon

Psychologique - Social - Huis-clos MAJ samedi 07 mars 2015

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Jacques Leveau
Lyon : Baudelaire, septembre 2014
204 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-10-203-0486-5

Un plat qui reste sur l'estomac

Quand on est enfant, il est une terreur qui revient constamment, celle des dîners entre adultes où l'on se retrouve obligé de rester à table, d'être poli et d'écouter des conversations dont on ne comprend pas bien le sens. Et on se dit que lorsqu'on sera adulte, on ne sera plus poli, on se lèvera de table et on partira en disant leurs quatre vérités aux autres convives. En tout cas, quitter la table en hurlant, ce n'est pas la façon dont réagiront les neuf convives invités par Charlotte ! Pourquoi neuf ? Tout bêtement, parce qu'il s'agit de cinq frères qui se réunissent régulièrement pour manger chez l'un ou l'autre, ici, à l'occasion du 14-Juillet, en couple. Ils ne sont que neuf car l'un d'eux a divorcé et est depuis resté seul. Mais le repas ne va pas se dérouler comme prévu car le fils de la maîtresse de maison est à l'hôpital et qu'il risque de rester handicapé après une tentative de suicide. C'est l'occasion pour Charlotte et les belles-sœurs de se livrer à un jeu de massacre. Si le fils est dans cet état, c'est parce que les frères ont toujours été, d'une manière ou d'une autre, des maris déplorables qui ont trompé leur femme, couchaillé ou abandonné leurs enfants. Et si le fils s'est jeté du haut d'une villa en construction, c'est aussi à cause d'eux, de leur machisme, de leur façon de voir le monde...
On imagine facilement comment ce texte pourrait être transformé en pièce de théâtre, tant il est statique : l'action va se dérouler durant ce repas, transformé en tribunal, dans lequel chaque homme, à tour de rôle, est accusé par les femmes de ne pas être un bon mari. Les passes d'arme s'arrêtent régulièrement pour laisser entrer la domestique qui apporte les petits plats. Cela donne l'occasion de faire quelques apologies du bon vin alsacien. Le tout sans qu'aucun des hommes présents ne s'énerve et ne quitte le repas. Au contraire, chacun va dévoiler ses petites faiblesses, ses coups de canif dans le contrat de mariage : des amantes de passage, une relation homosexuelle, une tendresse pour une lycéenne par un vieux professeur, le dégoût d'un père pour sa fille autiste.
Les premières pages évoquent une possibilité de crime : le fils est-il tombé ou a-t-il été poussé ? Mais le fait est que la victime sur son lit d'hôpital semble ne pas vouloir dire les choses. Lorsque la vérité est révélée dans l'assemblée bâfreuse, une deuxième partie se met en place : faut-il condamner ses hommes ou leur pardonner ? Cela donne lieu à une suite de discussions aussi écrites et peu crédibles que les précédentes. La volonté d'écrire avec un style classique est plus que louable mais pour retranscrire des discussions de table entre membres d'une même famille...
Parfois, lorsque l'on était enfant, les parents, pris de sympathie par notre air désespéré, nous laissaient sortir de table pour aller jouer dehors. Il est temps d'ouvrir un autre roman !

Citation

Le poids de leur culpabilité les écrasait et les terrorisait à tel point à la suite de leur cambriolage qu'ils n'ont imaginé pouvoir s'en décharger qu'en commettant un acte plus odieux encore.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 07 mars 2015
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