Scènes de crime : 60 portraits de meurtriers célèbres

Ça te surprend qu'une tueuse puisse porter une croix ? Mais c'est à cause de leur Dieu que j'ai commis mes crimes. Il m'a abandonné entre les mains du diable, comme ma mère aux mauvais soins de mon père.
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Essai - Policier

Scènes de crime : 60 portraits de meurtriers célèbres

Tueur en série - Assassinat - Faits divers MAJ vendredi 12 juin 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Jacques Expert
Paris : Presses de la Cité, juin 2015
552 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-258-11328-2

Le regard qui tue

Voilà une galerie de personnages responsables à eux tous de plusieurs centaines de morts. Pedro Alonso Lopez, dit "Le Monstre des Andes", aurait déjà probablement près de trois cents enfants à son horrible tableau de chasse ; Albert Fish, "Le Vampire de Brooklyn", plus de cent enfants dévorés, et Amelia Dyer, "L'Ogresse de Reading", baby farmer victorienne, une bonne centaine de bébés étranglés et balancés dans la Tamise. Mais il n'y a pas que les enfants à faire le bonheur des serial killers, il y a aussi les vieux ! Vous saurez tout sur Waltraud Wagner qui avait constitué un gang d'aides soignantes tueuses, ou du docteur Harold Shipman qui, lui aussi, aligne des dizaines et des dizaines de victimes "euthanasiées". Si Jacques Expert a alimenté sa galerie en prenant soin d'évacuer le traditionnel Landru, on trouve quand même les inévitables Gilles de Rais, comtesse Bathory, marquise de Brinvilliers, Mandrin, Petiot, Violette Nozière, Jeanne Weber, la malle sanglante de Eyraud/Bompard, Bonnot, Capone, les sœurs Papin, la Jegabo, Vacher, Mme Steinhel, Marie Lafarge, le curé d'Uruffe et les époux Marin dans leur Auberge Rouge sans oublier des assassins politiques comme Caserio ou Ravachol. Voilà pour la partie classique à laquelle il faut ajouter des affaires moins connues comme celles concernant Jean-Charles Avinain, ex-boucher et ex-bagnard, qui lance un commerce de fourrage en payant ses livreurs à coups de couteau avant de les découper ; "la séquestrée de Poitiers" ; la baby farmer déjà citée, ou les Américaines Belle Gunness (une fermière Barbe-Bleue qui découpe et enterre ses prétendants dans les années 1900) et Amy Archer-Gilligan, dite "Sœur Amy",officieusement reine de l'arsenic et de la strychnine, officiellement directrice de maison de retraite dans les années 1910 et responsable de la mort de ses maris, et de quelques pensionnaires hommes qui l'avaient à la bonne et en avaient fait leur héritière. Pour les affaires plus modernes, les articles de Jacques Expert nous rafraîchiront la mémoire sur Buffet et Bontems, Bundy, Manson, Heaulme, Simone Weber, Guy Georges ou Sigawa, le Japonais cannibale. Restent nombre d'affaires qui survivent par les reportages dans les émissions judiciaires ou des films comme le remarquable La Prochaine fois je viserai le cœur tiré de l'affaire Alain Lamare, le gendarme assassin. Restent aussi tous les livres écrits sur chacun de ces criminels jusqu'à celui plus littéraire de l'écrivain Jean-Yves Cendrey qui a lui-même conduit l'enseignant pédophile Marcel Lechien chez les gendarmes. Mais il y a aussi les livres à écrire ou à traduire, notamment sur le phénomène social des baby farmers, très mal connus en France et qui a conduit plusieurs terribles nourrices au gibet...
Impossible de résumer ici, ni de citer la soixantaine d'affaires. La lecture de chacune est très rapide puisque, après le nom, un sous-titre, un petit paragraphe en chapeau, le récit ne prend que cinq ou six pages. Un tour de force, donc, de résumer aussi vite des parcours sur plusieurs années et souvent un historique de l'enfance de l'accusé. Mais advient le danger de dérouler si vite tant d'horreurs, comme celles d'Albert Fish, que le lecteur n'a pas le temps d'assimiler avant de plonger dans un nouveau bain criminel.
C'est donc une lecture ludique, en pointillé, un picotage en quelque sorte, que l'on conseille. N'est-ce point là le meilleur moyen d'utiliser un tel pense-bête pour ne pas tomber, dans quelques années, puisque nous avons passé l'âge de l'enfance, dans les griffes des prédateurs rôdant autour des maisons de retraite ?

Citation

L'histoire des sœurs Papin aurait dû se terminer avec la sentence. Au contraire. L'oubli dans lequel tombent rapidement leurs personnes physiques est un terreau sur lequel fleurit leur représentation imaginaire.

Rédacteur: Michel Amelin vendredi 12 juin 2015
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